A la recherche du meilleur boreka !

De nombreux guides touristiques proposent des visites culinaires de la ville de Tel-Aviv. Internet est inondé de milliers de pages qui ne parlent que des "bons" plans ("top 10" des meilleurs restos, des bars les plus tendances, le "top 50" des restos végétariens, etc.).

Pourquoi pas? Mais ce sera sans nous.

Ne pas confondre cuisine juive et israélienne

Nous pensons par contre qu'il est possible de découvrir la culture culinaire de la ville pour autant que l'on ne commette pas une faute de goût: il ne faut surtout pas confondre la cuisine juive avec la cuisine israélienne.

La cuisine israélienne a composée de deux branches : la cuisine traditionnelle (le fameux triptyque falafel, houmous, pita) et la nouvelle scène culinaire ultra tendance qui s'est développée depuis une quinzaine d'année. On a même donné un nom à cette expérience gustative: "Tel-Avivi" (ou encore le style Tel-Aviv). Certains critiques culinaires de la BBC exhortent aujourd'hui leurs lecteurs à ne pas quitter Paris sans avoir goûté la cuisine israélienne ! Le chef de file le plus connu est bien évidemment Yotam Ottolenghi, avec son livre devenu un succès mondial « Jérusalem ». Le seul hic est que ses restaurants se trouvent à Londres et pas à Tel-Aviv ! On pourra se consoler en dégustant le fameux chou-fleur rôti de l'excentrique Chef Eyal Shani dans son restaurant Miznon (Ibn Gbirol Street 23).

La cuisine juive

La cuisine juive est également composée de deux branches: la cuisine sépharade et la cuisine ashkénaze.

La cuisine sépharade raconte l'histoire des Juifs ayant quitté l'Espagne en 1492 et qui ont ensuite essaimé tout le long du pourtour méditerranéen.

Il y a bien entendu la cuisine inspirée du Maghreb (couscous, tajine, dafina) mais également la cuisine judéo-espagnole inspirée de Grèce et de Turquie avec son emblématique borek (ou boreka/bureka). C'est un petit chausson fourrée au choix aux épinards, à la pomme de terre, au fromage, etc. Et qui est accompagné d'un œuf haminado.

 

A la recherche du meilleur boreka !

Pour le découvrir à Tel-Aviv, il faut être un fin connaisseur. Nous vous proposons de le faire avec notre parcours : A la recherche du meilleur Boreka !

Tous les petits commerçants sélectionnées sont là depuis des générations (parfois même avant la naissance de l'Etat hébreu). Toutes les spécialités judéo-espagnoles à portée de main.

La vie est belle quand elle est simple.

La guerre du Houmous n'aura pas lieu !

On peut faire de tout avec du houmous même de disputer. Affirmer, au détour d'une conversation, que le houmous, au même titre que le falafel, est un plat israélien, c'est entrer dans un champ de mines. Bonjour le débat.

Pour tout savoir sur ce conflit, lisez notre article la guerre du houmous n'aura pas lieu !

Qu’est-ce qu’un café botz?

Réponse

C) Un café turc, très fort et épais, souvent consommé en Israël.

Le café botz ou "café boue" en français est bien plus qu'une simple boisson en Israël. C'est un élément clé de la culture locale, souvent associé à des moments de partage et de convivialité. Le botz est très similaire au café turc par sa méthode de préparation et son goût intense. Sa préparation traditionnelle, dans un "finjan", demande un peu de savoir-faire mais le résultat en vaut la chandelle : une tasse de café fort, épais et aromatique.

Le botz, c'est un peu comme un voyage en Israël dans une tasse.

Le drame de l’Altalena

Ce sont deux événements importants qui vont véritablement marquer l'histoire de la ville de Tel-Aviv en 1948 : la déclaration d'indépendance de l'Etat d'Israël et le drame de l'Atlalena qui s'en est suivi un mois plus tard.

Trois organisations paramilitaires préexistaient à la création de l’Etat d’Israël : la principale : Haganah et deux plus petites et plus radicales : l’Irgoun  Zwaï Leoumi et le Lehi. L’histoire de ces trois organisations paramilitaires est d’une importance capitale pour pouvoir comprendre les fondements de la société israélienne et les grands courants qui vont l’irriguer. La preuve en est par les personnalités qui vont émerger sur le devant de la scène politique: Ben Gourion (chef de la Haganah), Menahem Begin (chef de l’Irgoun) et Itzhak Shamir (chef de Lehi) vont devenir Premier ministre respectivement de 1948 à 1963, de 1977 à 1983 et de 1986 à 1992.

Lors de la guerre d’indépendance, les deux petites factions radicales (Irgoun et Lehi) se rangèrent sous le commandement de la Haganah. Le gouvernement provisoire créa l’Armée de Défense Juive (Tsahal) et déclara toute autre organisation militaire illégale. L’Irgoun dénonça l’armistice et affirma son intention de poursuivre la lutte armée jusqu’à la libération totale de Jérusalem. Bien que Menahem Begin le conteste formellement dans ses Mémoires, ce qui se joue à ce moment c'est le monopole de la force légitime entre la Haganah (avec le Palmach comme unité combattante) et l'Irgoun et une possible guerre civile. Et ce combat entre ces deux factions va trouver son apogée dans la tragique histoire de l'Altalena.

L’Irgoun achemina un bateau avec à son bord 800 immigrants (combattants) mais également des armes et munitions. Le gouvernement provisoire exigea que le bateau fût placé » sous sa seule autorité. L’Irgoun refusa et proposa un compromis qui lui laisserait une partie substantielle de la cargaison. Le point précis de l’accostage était la rue Frischman à Tel-Aviv.

Ce fut alors que Ben Gourion, pour asseoir définitivement l’autorité du gouvernement provisoire (et le monopole des forcées armées) ordonna au Palmach de prendre le bateau par la force avec pour résultat 15 morts et un bateau coulé au large de Tel-Aviv. L'attaque du navire a été immortalisé (l'une des très rares photos de l'événement) par le célèbre photographe Robert Capa.

La guerre civile a été évité de peu. Elle réapparaîtra sous une autre forme lors du coup d'état judiciaire organisé par le gouvernement Netanyahu issu des urnes en 2022. Mais cela, c'est une autre histoire.

Tel-Aviv: son patrimoine en péril !

Des anciens premiers quartiers historiques (construits entre 1887 et 1910) de Tel-Aviv, seuls les quartier de Neve Zedek et du Kerem HaTeimanim ont été conservés. Il ne reste pas grand-chose des autres, y compris Ahuzat Baït, qui ont presque totalement disparu avec le temps au gré du développement de la ville.

La ville s’est développée pendant très longtemps sans égard à la préservation de son patrimoine. Cet oubli mémoriel s’explique doublement. Premièrement parce que le patrimoine de Tel-Aviv était neuf, contrairement à celui de Jérusalem où chaque pierre raconte une histoire millénaire. Deuxièmement parce qu’il correspondait à l’état d’esprit qui prévalait à l’époque. Israël est un pays jeune. Le premier objectif de la ville était de construire vite (et mal) pour pouvoir accueillir les nouveaux arrivants et se développer rapidement.

Les Israéliens, pragmatiques, se soucient peu du patrimoine. L’exemple le plus édifiant est celui du tout premier lycée hébraïque de l’ère moderne, le Herzliya Gymnasium, construit au début du XXème siècle. Ce bâtiment historique a été rasé dans les années 60 pour y laisser place à un gratte-ciel (la tour Shalom) à l’esthétique plus que douteuse. Idem pour le bâtiment qui abraitait le quartier général de la Haganah (Arlozoroff Street 15) entièrement démoli.

Il aura fallu attendre le début des années quatre-vingts dix pour voir les Israéliens se retourner vers leur passé et se rendre compte de l’intérêt de préserver la mémoire de la ville. C’est dans ce nouvel état d’esprit que doit être comprise l’inscription en 2003 d’une partie du centre historique au patrimoine de l’UNESCO.

On trouve maintenant un peu partout des plaques commémoratives et des bâtiments historiques précieusement préservés. Certains le sont grâce à de curieux marchandages. Tel fût le cas par exemple d’un promoteur immobilier qui s’est engagé à rénover l’ancienne ambassade de l’Union Soviétique moyennant l’accord de la municipalité pour construire un gratte-ciel juste derrière !

Mais se balader dans ses lieux désormais disparus permet, pour celui qui s’y connaît, de trouver encore quelques pépites.

Meir Dizengoff

C'est dans l'ancienne maison de Meir Dizengoff, le premier maire de Tel-Aviv, transformée à l'époque en musée, que David Ben-Gourion a déclaré l'indépendance en 1948, transformant une simple demeure en un symbole de liberté et d'espoir pour le peuple juif.

 l'acte de donation par Meir Dizengoff de sa maison à la ville en 1936.