Neve Tzedek : une oasis de charme au cœur de Tel Aviv

C’est le plus vieux quartier juif. Il a été créé au 19ème siècle (1886), bien avant le quartier Ahuzat Baït (1909), qui dans le récit de la fondation de la ville, est le premier quartier hébraïque de l’ère moderne. Le quartier Neve Tzedek a fait l'objet d'une profonde réhabilitation qui a pour une fois respecté l'esprit du quartier d'origine. Ici pas de gratte-ciel mais de petits maisons joliment rénovées. Si bien qu'en quelques années, il est devenu le quartier le plus chic de la capitale. Le prix au m2 des immeubles dépasse tout ce que l'on peut imaginer ailleurs dans le monde.

Au cours de la balade, vous passerez dans des petites ruelles typiques du quartier, le musée Nahum Gutman, le célèbre centre de dance Suzanna Della, l'ancienne gare ferroviaire (HaTachana) et sa voie ferrée transformée en une magnifique promenade.

Découvrir Neve Tzedek à pied

HaTachana (l'ancienne gare ferroviaire)

Allez jusqu'au n° 20 de la rue Herzl. C'est ici que commence un parcours très agréable qui suit l'ancien chemin de fer. L'ancienne gare ferroviaire qui reliait autrefois Jaffa à Jérusalem a fait l'objet d'une profonde réhabilitation au début des années 2000 et vaut la peine d'y passer surtout le jeudi ou le vendredi/samedi (marché bio).

Lisez notre article sur HaTachana

La gare routière

La gare routière est impressionnante par sa grandeur et surtout par sa laideur.  Le bâtiment de 7 étages (dont 2 totalement souterrains) et de plus de 240.000 m2  (dont une grande partie n'a jamais été utilisée) était censé accueillir 1.500 magasins et plus de 1 million de voyageurs (alors que la population israélienne en 1960 ne dépassait pas 3 millions d'individus, cherchez l'erreur ! Cette gare représente l'esprit des années 60 (tout en béton) et sa construction n'en finit pas de diviser les Israéliens. Rien que sa construction a pris plus de 27 ans et elle n'est entrée en service qu'en 1993 après 26 ans de déboires financiers et opérationnels.

C'est très probablement la seule gare routière au monde qui possède un énorme abri anti-bombe nucléaire, une salle de cinéma à six écrans entièrement construite mais jamais utilisée et un tunnel de bus qui est devenu une grotte de chauves-souris et a été déclaré réserve naturelle. On peut la visiter mais il vaut mieux le faire avec un guide car si vous vous perdez dans le bâtiment c'est foutu.

A noter toutefois au cinquième étage, Yung Yiddish a établi une bibliothèque yiddish avec plus de 40 000 livres et une programmation hebdomadaire.

Le quartier oublié (celui qui ne se trouve dans aucun autre guide touristique)

Après avoir vu l'ancienne gare routière, poussez jusque la rue piétonne Neve Sha'anan.("Oasis tranquille"). C'est un quartier qui a été, établi par 400 Juifs qui ont quitté Jaffa en 1922 pour fonder une communauté agricole-urbaine, avec des orangeraies parfumées et de petites les industries. Tout mignon donc. sauf que la construction de la gare routière (d'abord l'ancienne en 1941 puis la nouvelle 100 m plus loin en 1960) a fait péricliter le quartier  qui est devenu malfamé.

C'est ici que vivent désormais les demandeurs d'asile et les travailleurs étrangers sans papiers, ceux que l'on appelle les invisibles de Tel-Aviv. La rue ne se trouve bien évidemment dans aucun guide touristique et c'est normal car elle n'a pas bonne réputation. On peut cependant y trouver une cuisine ethnique authentique du monde entier ainsi que des épiceries exotiques   Mais si vous voulez comprendre Tel-Aviv, il faut aussi pouvoir aborder ses côtés sombres.

Mais qui est Baruch Mizrahi?

  • A) Le buteur de l'équipe israélienne de football
  • B) Un agent du mossad
  • C) Le grand rabbin ashkénaze d'Israël
  • D) Le célèbre vendeur de schnitzel de la rue Levinsky.

La réponse

La journée historique du 14 mai 1948

La guerre d'indépendance a évidemment toute sa place dans l'historiographie de Tel-Aviv. De nombreux noms de rue et autres plaques commémoratives rappellent cette période où les milices sionistes opéraient dans la ville.

Mais ce sont deux événements importants qui vont véritablement marquer l'histoire de la ville : la déclaration d'indépendance et le drame de l'Atlalena.

La journée du 14 mai 1948

Une journée historique

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Imaginez que vous vous trouviez à Tel-Aviv le 14 mai 1948 à 4h de l'après-midi (quelques heures avant Shabbat).

Vous êtes présent dans la salle du Musée de Tel-Aviv (qui est l'ancienne maison du maire de la ville - Meir Dizengoff).

La salle est noire de monde. Il y a entre 350 et 400 invités. Chacun a reçu son invitation en mains propres par un message spécial seulement un jour avant la cérémonie. Il est bien précisé dans cette invitation que c'est une réunion secrète et qu'une tenue de cérémonie est exigée.

Impossible de déclarer l'Indépendance d'Israël à Jérusalem car dès le lendemain de l'approbation du Plan de la Palestine, le 29 novembre 1947 par la Société des Nations (l'ancêtre de l'ONU), la guerre avait commencé et la ville était assiégée. A Tel-Aviv, la salle publique la plus spacieuse de la ville avait d'abord été pressentie. Pour des raisons de sécurité dont la peur d'être bombardé, c'est le musée de Tel-Aviv, plus discret qui sera choisi.

Pourquoi une réunion secrète? Comme la plupart des chefs du mouvement sionistes devaient être présents à la cérémonie, on craignait que l'aviation égyptienne ne bombarde le bâtiment. Il a donc été décidé de ne pas révéler les détails de la cérémonie.

A 15h00 pourtant, la salle est pleine à craquer et la rue est noire de monde (bonjour la discrétion).

Dans la salle principale, on a installé des chaises (elles proviennent des cafés alentours); des tapis (qui proviennent des magasins qui se trouvent dans la rue) et une estrade. Les murs sont décorés par les œuvres du Musée. Un portrait de Théodore Herzl est épinglé sur un tissu bleu, encadre par deux futurs drapeaux de l’État d'Israël.

A 16h00 précises, David ben Gourion tape trois coups de marteau et déclare la séance ouverte. Le parchemin official n'étant pas prêt, c'est à partir de simples feuilles dactylographiées que Ben Gourion lit le texte puis signe la déclaration d'indépendance.

La déclaration se termine par la phrase suivante : « En conséquence, nous, membres du conseil représentant le peuple juif de Palestine et le mouvement sioniste mondial, nous sommes réunis aujourd'hui en assemblée solennelle: et en vertu du droit naturel et historique du peuple juif, ainsi que de la résolution des Nations Unies, nous proclamons la fondation de l'Etat juif en Palestine qui portera le nom d'Israël". 

Après la signature des autres membres du Conseil provisoire, le Rabbin Fishman-Maimon récite la prière et la salle entonne l'Hatikvah.

La cérémonie aura durée exactement 32 minutes.

Visite du Hall de l'Indépendance

La visite du Hall de l'indépendance ne coûte pas très chère. Toutes les informations utiles (heures d'ouverture, prix, etc.) se trouvent  sur le site officiel

Attention, le musée est actuellement fermé pour rénovation.

Ce qui reste du bâtiment en 2025 !

Le quizz sur l'indépendance

La photo iconique

Voici la photo la plus célèbre de la déclaration d'Indépendance.

Les hommes assis derrière la table de la cérémonie sont tous habillés de la même manière sauf 3. Quelle est la différence?

La réponse

David Ben Gourion

Quelle était la fonction de David Ben Gourion au moment de la déclaration d'indépendance?

1° Premier Ministre de l'Etat d'Israël

2° Chef du mouvement sioniste

3° Président de la Knesset (le Parlement)

4° Aucune des trois réponses. Il s'agissait d'un simple habitant tiré au sort pour lire la déclaration d'indépendance

La réponse

Une femme mise à l'honneur

Sur les 37 personnes qui ont signé la Déclaration d'Indépendance de L’État d'Israël, il n'y avait que 2 femmes.

L'une d'elle est devenue mondialement célèbre et a notamment été Ministre des Affaires Étrangères puis Première Ministre ? Qui est cette femme?

La réponse

La question à un shekel

Qui va gagner la prochaine Coupe du Monde de football ?

1° Le Brésil

2° La Belgique

3° L'Italie

La réponse

Mais qui est le type sur la photo?

Qui est ce personnage célèbre?

1° Théodore Herzl

3° Jean Van Chikensoup

4° Karl Marx

La réponse

L'invitation

Le document sur la droite est l'invitation officielle pour la cérémonie

Pourquoi la cérémonie n'a-t-elle pas eu lieu à Jérusalem?

La réponse

Les 3 moments importants

Les 3 moments importants de la cérémonie

Il y a eu 3 moments importants lors de la cérémonie.

Lesquels?

La réponse

La statue

Il y a une statue devant le Hall de l'Indépendance d'un homme avec un chapeau sur un cheval.

Qui est cette personne?

La réponse

HaTachana : une gare transformée en destination branchée

La municipalité de Tel-Aviv a eu la bonne idée il y a quelques années de transformer l'ancienne ligne de chemin de fer qui reliait autrefois Jaffa à Jérusalem en un merveilleux écrin de verdure au milieu de la ville, que l'on appelle désormais le park Hamesila. C'est ici que la jeunesse telavivienne se retrouve le soir tout autour du célèbre complexe culturel Teder.

Au bout du chemin se dresse l’ancienne gare ferroviaire également rénovée. Le destin de cette ligne ferroviaire fût néanmoins assez bref puisqu'elle n'a été en fonction que pendant 60 ans (1892-1948).

L'histoire de la gare

Une balade dans ce complexe totalement rénové il y a quelques années et devenu tendance (on y trouve un marché bio le vendredi et le samedi) permet de retracer sa courte histoire.

Inauguration de la ligne ferroviaire en 1892

La ligne reliant la ville de Jaffa (port depuis l’Antiquité) à Jérusalem (ville sainte) a été inaugurée en 1892. Cette inauguration en grande pompe a même fait l'objet d'une manchette dans le New York Times. Elle était exploitée par une compagnie française : la Société du Chemin de Fer Ottoman de Jaffa à Jérusalem et Prolongements qui avait acquis la concession pour un montant de 1.000.000 de francs français auprès d'un entrepreneur juif (Yosef Navon) qui l’avait lui-même achetée 5.000 livres ottoman au gouvernement de l’époque.

Le temps de trajet pouvait durer environ 6 heures. Il y avait des wagons de première et seconde classe. Théodore Herzl prendra notamment ce train en 1898 pour rencontrer l’empereur Guillaume II à Jérusalem.

Billet de 2ème classe oblitérée, sans date.

Mais alors que la ligne peine à être rentable pour son exploitant, en 1914, c'est la douche froide pour ce dernier. Au début de la Première guerre mondiale, les Turcs décident d'arrêter l'exploitation et de confisquer la concession à la compagne française. Une partie des voies ferrées sera même démantelée et réaffectée à la construction de la ligne de chemin de fer vers Beer Sheva.

La fin de la guerre marque la disparition de l'empire ottoman et le début du mandat britannique sur la Palestine. Le train peut repartir et la ligne sera désormais exploitée par la société des chemins de fer de Palestine (Palestine Railways) qui indemnisera la compagnie française à hauteur de 565.000 livres sterling (beaucoup moins que les 1.500.000 francs français qu'elle escomptait).

Abandon définitif de la ligne en 1948

Le sabotage par les organisations clandestines sionistes entraîne l’arrêt de la ligne en 1946. Après l’indépendance de l'Etat d'Israël, la gare est définitivement fermée par les autorités israéliennes et la zone devient une zone militaire.

Ce n’est qu’au début des années 2000 que d’importants travaux de réhabilitation du site seront entrepris afin de mettre en valeur le site. L'ancienne gare et le bâtiment de l'usine adjacente ont été restaurés et transformés en magasins et restaurants tandis que la zone environnante et les « quais » sont devenus une place ouverte. Pour rappeler aux visiteurs le passé de la gare, un ancien wagon de chemin de fer se dresse à l'entrée du complexe.

Les points d'intérêts

Il est recommandé de visiter HaTachana tous les jeudis soirs pour l'événement "Unique" (Single), de 19h à minuit où les designers et les artistes locaux se réunissent pour un marché en plein air, accompagné d'un DJ en direct. Cet événement est suivi le lendemain par le marché Orbanic (bio urbain), ouvert le vendredi et le samedi.

Kerem Hateimanim : la pépite au coeur de Tel-Aviv

Le quartier Kerem HaTeimanim est assez ancien (1905). Situé au cœur de la ville, il y a une atmosphère particulière qui se dégage de ses petites ruelles étroites bordées de citronniers et d'orangers. De nombreux bâtiments sont encore délabrés ce qui s’explique par le fait qu’il est très difficile voire impossible pour la municipalité de Tel-Aviv de retrouver la trace des premiers propriétaires des terrains. Le registre foncier de l'époque n'était manifestement pas pas très bien tenu ! Pour le reste, le quartier se gentrifie sérieusement au point de perdre tout doucement son âme.

Découvrir le Kerem à pied

Nous commencerons la balade au début du Shouk Hacarmel qui jouxte le quartier. Nous passerons par différentes petites ruelles typiques qui font le charme du quartier. Arrêtez-vous à la terrase du café yom tov pour boire un café botz et découvrir l'épopée des Juifs Yéménites, l'opération "tapis magique" et le drame des enfants volés.

Si c'est l'heure de table, n'hésitez pas à vous arrêter dans un petit resaurant de spécialités yéménites apppelé Ozrei Brothers (Yichye Kapach Street n°30). Clientèle d'habitués, situé dans une ruelle assez calme. Goutez quelques spécialités: lahoh (pain yéménite), baladi, kebab, limonade. Mais attention aux piments!! Ils déménagent ! Vous pouvez également essayer une petite cantine éthiopienne.

Vous terminerez votre parcours en passant devant un torrefacteur improrbable puis dans les ruelles du Shouk consacrées à la viande et aux poissons. Juste pour les odeurs. C'est cela le Moyen-Orient. Tout un poème.

Un peu d'histoire

Une balade dans ce petit quartier charmant et atypique de Tel-Aviv permet de se pencher sur l’histoire de l’immigration des Juifs yéménites qui est probablement l'histoire la plus tragique du retour des Juifs en Israël.

Une première vague d’immigration au début du XXème siècle

La première vague d’immigration se déroule au début du XXème siècle (1904) encouragée par l’organisation sioniste mondiale. Les Juifs yéménites sont à cette époque essentiellement utilisés comme des ouvriers pour remplacer les ouvriers palestiniens arabes. Perçus comme des arabes par les Juifs ashkénazes ils sont relégués parmi les couches inférieures de la société israélienne. Alors qu’ils font pourtant leur Alya au même moment que les futurs pères fondateurs (Ben Gourion, Golda Meir, etc.) venus d’Europe, aucun Juif yéménite ne marquera l’époque.

Opération « Tapis magique »

La deuxième vague d’immigration importante se déroule avec l’opération « Tapis magique», opération secrète qui permit d’emmener entre 1949 et 1950 la quasi-totalité des Juifs du Yémen (environ 49.000 personnes) en Israël, une poignée (1.200) décidant de rester. Ensuite, l’émigration s’est poursuivie par petits groupes, vers Israël ou les Etats-Unis. En 2009, une soixantaine de Juifs sont exfiltrés vers New-York. En 2016, une nouvelle opération spéciale secrète en pleine guerre civile, évacue 200 dont le rabbin de la communauté et un rouleau de la Torah datant de plus de 600 ans. Cette opération marque officiellement la fin des opérations de transfert par l’Agence juive. En 2021, 13 sont évacués vers l’Egypte. Il ne resterait que un seul Juif au Yémen :Levi Salem Musa Marhabi actuellement emprisonné par les forces rebelles Houtis

L’affaire des enfants disparus

Mais l’affaire la plus douloureuse en lien avec la communauté yéménite concerne la disparition de centaines d’enfants (le nombre exact n’est pas connu, on parle de plusieurs centaines à 1.500). En effet, à leur arrivée en Israël, beaucoup d’enfants, éprouvés par leur périple, étaient très affaiblis et furent envoyés en convalescence dans des hôpitaux. Certains furent déclarés morts. Leurs parents ont été informés que leurs enfants étaient décédés à l’hôpital mais n’ont pu voir ni le corps, ni la tombe. Des soupçons sont nés sur la réalité de ces décès.

Trois enquêtes gouvernementales se sont penchées sur l'affaire des enfants yéménites, comme on l'appelle, depuis les années 1960, et toutes ont conclu que la plupart des enfants sont morts de maladies et ont été enterrés sans que leurs parents en soient informés ou impliqués. Selon le personnel médical, certains enfants décédés furent enterrés sans que l’on puisse prévenir leurs parents en raison de la désorganisation entourant l’arrivée des Yéménites et notamment du mauvais enregistrement des noms. Des rumeurs persistantes au sein de la communauté yéménite évoquent le fait que ces enfants aient été donnés à des familles ashkénazes.

En 2016, sous la pression des familles victimes de ces pratiques et de l'opinion publique, Benjamin Netanyahu ouvre une enquête, les documents relatifs à l'affaire sont déclassifiés et mis en ligne. Tout cela a abouti à des révélations choquantes dans une commission de la Knesset sur des expériences médicales sur des enfants yéménites. Un témoignage donné sous serment lors de l'une des enquêtes précédentes a révélé que quatre bébés sous-alimentés sont morts après avoir reçu une injection expérimentale de protéines et que de nombreux enfants sont morts à la suite d'une négligence médicale. Des autopsies ont été pratiquées sur des enfants, qui ont ensuite été enterrés dans des fosses communes en violation de la tradition juive, a entendu la commission spéciale de la Knesset sur la disparition d'enfants. Dans certains cas, les cœurs des enfants ont été prélevés pour des médecins américains, qui étudiaient pourquoi il n'y avait presque pas de maladie cardiaque au Yémen.

Selon l’historien Tom Seguev, ces rumeurs d’enlèvement n’ont jamais été totalement confirmées. Il souligne que des centaines de milliers d'immigrants sont arrivés en Israël en temps de guerre, et dans les années qui ont immédiatement suivi, alors que le pays était encore sous le choc. "Tous ces gens sont venus dans des conditions très, très difficiles et c'est une histoire de chaos". La plupart des enfants sont probablement morts et « il n’a pas été prouvé qu'il y ait eu un complot organisé pour arracher des bébés yéménites et les donner à l'adoption ».

Comment repérer un telavivien?

On raconte souvent que Tel-Aviv est une ville dynamique et pleine d'énergie, bref une ville qui ne dort jamais. Mais ceux qui écrivent cela n'ont probablement jamais mis les pieds dans cette ville. Tel-Aviv est une ville de trentenaires, célibataires ou avec de jeunes enfants, assez cool.

Les telaviviens se retrouvent quotidiennement sur les terrasses pour discuter et manger. Bref, ils prennent le temps de vivre. A tel point que certains se demandent parfois si les gens travaillent vraiment ici !

En somme, Tel-Aviv est une ville qui vit dans sa bulle, dans une région, le Moyen-Orient, pourtant réputée difficile et violente.

Reuven Rubin au Musée d’Art de Tel-Aviv

La vie de Reuven Rubin

Rubin Zelicovici est né le 13 novembre 1893 en Roumanie. Et mort le 13 octobre 1974 à Tel Aviv. Né dans une famille hassidique, il est le 8e de 13 enfants.

Il a beaucoup voyagé  pour étudier l’art : Jérusalem, Paris, New York. A 30 ans (en 1923), il immigre en Palestine.

Le style de Reuven Rubin

Il est l’un des fondateurs du style Eretz-Israël (moderne et naïf). Il peint les paysages bibliques, le folklore et les gens (Yéménites, Juifs hassidiques et Arabes), et des paysages de la Palestine historique et surtout ceux de Jérusalem et de la Galilée.

Il avait l'habitude de signer ses peintures ‘Reuven’ ou son prénom en hébreu et son nom en lettres latines

Le tableau

Dans ce portrait de groupe, Reuven Rubin peint sa famille comme s’ils posaient pour un photograhe de famille avec une séance de photos mise en scène. Mais pas dans un studio de photos, en plein air. La mère est assise au milieu du tableau, entourée de ses enfants Reuven, Yitzhak, et Chana, qui étaient tous réunis après leur immigration vers la terre d’Israël (après la mort de leur père en Roumanie). Rubin a choisi de peindre sa famille dans un paysage d’oliviers avec un feuillage argenté – un cadre qui fait clairement partie de son nouveau pays.

Rubin a fait attention de distinguer sa position de celle de sa famille en ce qui concerne sa pose et son apparence : le pinceau et la palette dans ses mains sont les attributs de sa profession. Il porte des pantoufles rouges et une chemise souple comme celle portée par les pionniers juifs, et est assis sur un tabouret de paille en accord avec le costume local; son apparence prouve son assimilation dan le pays, et se distingue du reste des membres de la famille, dont l’apparence boutonnée fait allusion à leur récente arrivée.

Ce portrait de groupe représente exactement la nouveau style de peinture naïf que Rubin a développé dès son arrivée dans le pays, et qui est inspiré du peintre Henri Rousseau. Rubin a examiné son nouvel environnement comme un enfant découvrant lemonde, en faisant attention à chaque détail (comme, par exemple, les fleurs sauvages dans la main de sa sœur). Il représente l’environnement local dans une lumière optimiste,et en contraste avec ses peintures de la Roumanie, comme « Tentation dans le Désert », cette peinture semble témoigner l’idée que l’artiste a trouvé sa place.

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