Visiter Akko en un jour

Visiter Akko en un jour ? Que voir, Que faire

Akko est une ville très touristique, conçue pour accueillir de grands flux de visiteurs. Ne vous attendez pas à y trouver des lieux cachés ou authentiques, loin des sentiers battus. Sa vieille ville est aménagée comme un parcours de tourisme de masse, à l'image des vieilles villes de Jérusalem ou de Jaffa.

Mais alors que la plupart des guides touristiques, y compris le site officiel d'Akko, vous orientent vers des visites payantes et souvent peu engageantes des édifices et monuments des Croisés et de la période ottomane, nous vous proposons une approche de la ville radicalement différente. Bien évidemment, nous allons passer devant la forteresse, la citadelle, la mosquée, le Tour de l'horloge, la synagogue Ramacham et tous les autres édifices importants. Et bien évidemment aussi par le shouk et le bazar turc. Mais notre parcours, lui, contrairement aux autres, est conçu pour vous immerger dans l'histoire de la ville à travers des anecdotes originales et passionnantes.

Et tout cela pour le prix modique de trois cafés.

Yallah, c'est parti !

A. Promenade sur les remparts

Commencez par une promenade sur les remparts de la vieille ville. Cette balade offre une vue imprenable sur la mer Méditerranée révélant pourquoi ce port fût un point d'entrée majeur à une lointaine époque. C'est l'occasion d'admirer les remparts et de repérer les monuments emblématiques comme la mosquée et la tour de l'horloge.

Par temps clair, vous pourrez peut-être même apercevoir Beyrouth 😊.

Terminez votre balade au petit port de pêche. Vous apercevrez au large ce qui reste de la "tour des mouches", une ancienne fortification de l'époque des Croisés.

Installez-vous ensuite dans la cour intérieure du merveilleux café Hamudi Art Café et commandez votre premier café botz  de la journée. Nous allons vous raconter la célèbre campagne d'Egypte et de Syrie de Napoléon de 1799 et comment il a lamentablement échoué face à la forteresse d'Akko.

B. Explorez la vieille ville

Ensuite, explorez la vieille ville, son souk animé et son bazar.

1. La forteresse des Hospitaliers

La forteresse est un ensemble de bâtiments entouré de fortifications qui servait au départ de quartier général aux Croisés. Le complexe abrite une citadelle, un hôpital, un réfectoire, des salles voûtées, des cours intérieurs et des tunnels souterrains. C’est ce site qui est classé au patrimoine de l’Unesco.

La forteresse est donc la « signature Croisé » de votre visite. Une partie du site a été reconvertie en prison durant la période ottomane et lors du mandat britannique. Si vous êtes passionné par la période croisée, vous pouvez acheter un billet pour visiter l'intérieur. Pour les autres, asseyez-vous plutôt à un café avec vue sur la citadelle. Commandez un deuxième café "sharor" et nous vous raconterons l'histoire de l’évasion spectaculaire des membres de l’Irgoun de la prison d'Akko.

2. Les bains turcs (Al Basha)

Le bain turc d'Akko est aujourd'hui un musée, pas un lieu de bain actif. Si vous cherchez une véritable expérience de hammam, nous vous recommandons plutôt de visiter Istanbul. 😊

La vue de l'extérieur du bâtiment est suffisante, à moins que vous n'ayez beaucoup de temps libre pour la journée.

3. La synagogue Ramhal

La synagogue Ramhal est un lieu modeste niché au cœur de la vieille ville d'Akko. Bien que le site prétende être chargé d'histoire, son intérêt pour le visiteur est relatif et l'entrée est payante. Il sert avant tout à signaler une présence juive très ancienne dans la ville,... et à justifier ainsi la présence juive actuelle.

Le nom "Ramhal" est l'acronyme de Rabbi Moshe Chaim Luzzatto (1707-1746), un rabbin, kabbaliste, philosophe et poète italien du XVIIIe siècle. Sa vie a été marquée par la controverse. Accusé d'hérésie et de tendances messianiques, il fut contraint de quitter l'Italie pour Amsterdam, puis fit son aliyah (son immigration) en Terre d'Israël, s'installant à Akko. Il y décéda quelques années plus tard, à l'âge de 39 ans, lors d'une épidémie de peste.

Voilà, vous savez à peu près tout ce qu’il faut savoir sur ce rabbin. Vous pouvez donc vous épargner le musée sauf si vous êtes un rabbin orthodoxe.

4. Le tunnel des Templiers

Le tunnel des Templiers est l'un des nombreux pièges à touristes d'Akko. Nous ne comprenons toujours pas son succès.

Si la visite d'un tunnel sans grand intérêt vous passionne, vous pouvez acheter un billet pour l'explorer. Pour les autres, nous vous suggérons de vous installer à nouveau dans un café. Commandez un troisième café turc mais cette fois à la cardamome, et nous vous raconterons l'histoire des Croisés à Saint-Jean d'Acre.

5. Le shuk - White Market et le bazar turc

Promenez-vous dans le shuk (White Market) puis dans le Bazar turc.Le marché est toujours au cœur de l'animation de la ville: on y trouve des étals de poissons et de fruits et légumes, ainsi que des boutiques de souvenirs et autres destinées aux touristes.

6. La Tour de l'Horloge

Elle fait partie des sept tours horloge construites en Palestine à la fin de la période ottomane (1516-1917), parmi plus d’une centaine dans tout l’empire.  Les autres se trouvent à Safed, Jaffa, Nazareth, Haïfa, Naplouse et Jérusalem, mais cette dernière a été détruite par les britanniques. Il n’y a rien à dire de plus. On ne va pas s’extasier pendant des heures sur une horloge.

A l'issue de cette journée, vous aurez probablement compris qu'il n'y a pas de différence entre un café botz, un café turc et un café sharor. En pratique, il s'agit de la même boisson. Tout simplement.

Histoire de la ville de Akko

Aux origines de Akko

La vieille ville d'Akko, tout comme celle de Jaffa, possède une histoire qui s'étend sur plusieurs millénaires. Déjà mentionnée dans des textes bibliques, elle a vu son nom évoluer au fil des époques. Aujourd'hui, elle est connue sous le nom d'Akko en hébreu, Akka en arabe et Acre en français. Durant les croisades, elle était nommée Saint-Jean d'Acre, et dans l'Antiquité, on l'appelait Ptolémaïs.

Deux époques, une seule ville

Acre est un véritable musée à ciel ouvert. Chaque civilisation qui l'a occupée a laissé son empreinte, créant un mélange impressionnant de styles et de cultures.

Dans son histoire millénaire, Acre a été façonnée par deux périodes majeures : l'ère des Croisades et la période ottomane. La vieille ville que l'on voit aujourd'hui, avec ses fortifications et ses bâtiments des XVIIIe et XIXe siècles, est un héritage ottoman. Cependant, elle est construite sur les ruines de l'ancienne cité des Croisés.

La période des Croisades

Pendant les Croisades, les armées chrétiennes partent à la conquête de la Terre Sainte pour contester la domination musulmane, plongeant la région dans une période de chaos et de conflits qui s'étend sur deux siècles.

Après la prise de Jérusalem en 1099 par Godefroid le Bouillon - dont la statue orne la place royale à Bruxelles-, la ville d’Acre est rebaptisée Saint-Jean d’Acre. Elle se retrouve au cœur de luttes entre chrétiens et musulmans, changeant de mains à de multiples reprises. Elle est notamment reprise par Saladin après la bataille de Hattin en 1187, puis reconquise peu de temps après par le roi Richard Cœur de Lion.

Pour aller plus loins, lire notre article: les Croisés à Saint-Jean d'Acre

La destruction de Akko par les Mamelouks

Ce sont les Mamelouks qui mettent un terme à la présence des Croisés en Terre Sainte. Après des combats intenses, ils chassent les chrétiens de la région au XIIIème siècle et intègrent la ville dans leur califat. Et pour empêcher toute tentative de reconquête, les Mamelouks rasent la ville. Pendant la majeure partie de leur règne, Akko est restée un port en ruine, à l’abandon.

L’histoire de la ville de Akko est donc fort similaire à celle de Jaffa.

L'influence ottomane (1515 - 1917)

C’est sur les ruines datant de l’époque des Croisés que les ottomans vont reconstruire et refaçonner la ville à leur image : une ville entourée de fortification avec à l’intérieur un dédalle de ruelles étroites, de places, d’élégants bâtiments publics et résidentiels. C’est la signature de l’époque ottomane.

C'est pendant la présence ottomane qu'Akko a vu la construction de plusieurs édifices emblématiques: la mosquée El-Djezzardes, les bains turcs, etc. Et c'est aussi ici et à cette époque que la campagne d'Egypte et de Syrie lancée par Napoléon va se terminer brutalement.

L’arrivée des Juifs européens au XXe siècle

Il y a bien évidemment des traces juives à la fois anciennes et contemporaines. La ville de Akko est mentionnée dans l’ancien testament. Une toute petite communauté juive existait également du temps des Croisés. La trace de son passage est la synagogue Ramchal au milie de la vieille ville.

Mais c'est l'arrivée massive des Juifs européens dans la région à partir du début du XXème siècle qui va boulverser la démographie de Akko. Pendant la guerre israélo-arabe de 1948, la ville est prise d'assault par les forces israéliennes. Une partie importante de sa population arabe fuit ou est expulsée, tandis que de nouveaux habitants, principalement juifs, s'y installent.

Au départ en majorité musulmane, la ville devient majoritairement juive après 1948.

Et aujourd’hui?

Akko est une ville dite mixte. La vieille ville, majoritairement arabe, cohabite avec des quartiers plus récents peuplés de Juifs. Cette coexistence est forcée et donc régulièrement mise à l'épreuve par des tensions et des émeutes, comme celles de 2008 et 2021.

Israël a bien compris ce que Saint Jean d’Acre représentait dans l’imaginaire chrétien. De nombreux travaux de restauration ont été entrepris, en particulier sur les bâtiments de l’époque des Croisés et la Citadelle est désormais inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce qui a renforcé son statut de destination touristique majeure, et un lieu de passage obligé des touristes chrétiens visitant la Terre Saine.

Histoire de la ville de Jaffa

Aux origines de Jaffa

Les origines du nom de Jaffa ne sont pas très claires. Certaines théories s'appuient sur la tradition biblique, liant le nom de la ville à Japhet, l'un des fils de Noé, qui l'aurait reconstruite après le Déluge.

La mythologie grecque, quant à elle, fait de la ville de Jopa le décor du mythe d'Andromède. Dans cette histoire rocambolesque, une princesse fût enchaînée à un rocher pour être offerte en sacrifice à un monstre marin afin d'apaiser la colère de Poséidon, le dieu de la mer.

Ce qui est, par contre, clairement établi, c’est que Jaffa est une ville millénaire, dont l'histoire remonte à plus de 3 500 ans. C’est l'un des ports maritimes les plus anciens de la région et la ville est déjà mentionné à plusieurs reprises dans la Bible. Selon ce texte ancien, à l'époque du roi Salomon, le bois de cèdre du Liban utilisé pour la construction du Premier Temple de Jérusalem aurait transité par ce port avant d'être acheminé vers la ville sainte. C’est également du port de Jaffa que le prophète Jonas embarqua avant d’être avalé par un grand poisson.

L'histoire de Jaffa est marquée par une succession de périodes de prospérité et de déclin. Son récit est celui d’une ville marquée par des périodes de dominations égyptienne, romaine, musulmane, chrétienne, ottomane et aujourd'hui juive. Un condensé de l’histoire de la région en quelque sorte.

L’Antiquité à Jaffa

L'histoire antique de Jaffa est fortement influencée par les puissances égyptienne et romaine qui ont dominé la région.

 

1. La période égyptienne

La présence des Egyptiens à Jaffa, dès l’âge de bronze, est attestée par des éléments archéologiques :

  • Un papyrus datant de l’époque de Thoutmôsis III, célèbre pour ses nombreuses campagnes militaires qui ont étendu l'empire égyptien à son apogée, narre le récit de la « prise de Joppé» par les armées du Pharaon. Ce conte raconte comment le général égyptien a dissimulé ses soldats dans des jarres pour les faire entrer dans la ville fortifiée, une stratégie qui rappelle l'histoire du cheval de Troie. Si vous visitez un jour Londres, passer par le British Museum vous permettra de découvrir le fameux Papyrus Harris 500 (également connu sous le numéro de musée EA 10060).
  • Des fouilles archéologiques ont mis à jour les vestiges d’une porte de fortification construire sous le règne de Ramsès II. La reconstitution est visible lors de votre visite de Jaffa (la porte Ramsès II) et constitue une preuve matérielle de la présence égyptienne à Jaffa dans l’Antiquité.

Jaffa a servi de base militaire et administrative pour les Égyptiens. Les pharaons y maintenaient une garnison pour collecter les impôts des Cananéens locaux et pour s'assurer de la loyauté des cités-États de la région.

Le papyrus Harrys 500

2. La période romaine

Après sa conquête par le général Pompée (63 av. J.-C), la ville de Jaffa, alors connue sous le nom de Ioppé, passe sous domination romaine.

La période romaine de Jaffa est un mélange de violence et de développement. La ville a subi les conséquences brutales des guerres, mais elle a aussi prospéré en tant que port sous l'administration romaine, et son rôle a été déterminant dans l'essor du christianisme.

  • Lors de la “Grande Révolte juive”, la ville de Jaffa était devenue un bastion pour les rebelles qui menaient des raids contre les navires romains. Pour y mettre fin, le général romain Vespasien assiégea et détruisit la ville, massacrant une grande partie de sa population.
  • La ville fût ensuite reconstruite et prospéra à nouveau. Bien que Jaffa n’ait pas de grands monuments romains encore debout, les fouilles ont permis de documenter l’occupation de la ville et son évolution, notamment sa destruction et sa reconstruction après la Grande Révolte juive. Le centre d’accueil des visiteurs qui se trouve sous la place Kedumim permet de voir des fondations d’habitations et des traces d’urbanismes datant de l’époque romaine. Lors de fouilles de certains sites, comme l’ancien hôpital français, les archéologues ont également retrouvé une grande quantité d’objets datant de la période romaine, incluant des poteries, des récipients en pierre, des amphores et des jarres de stockage. Ces découvertes donnent des indications précieuses sur la vie quotidienne, le commerce et les habitudes de la population à cette époque.
  • La période romaine de la ville est également attestée par les premières marques du christianisme. L'un des épisodes les plus importants du Nouveau Testament a lieu à Jaffa. Selon les Actes des Apôtres, c'est dans la maison de Simon le tanneur que Saint Pierre a eu une vision qui l'a convaincu d'accepter les païens dans l'Église chrétienne.

La conquête musulmane

La domination romaine prend fin avec l'essor de l'Empire byzantin, qui a gouverné la ville jusqu'à la conquête musulmane. En 636, Jaffa est prise par les armées du Califat de Rashidun, marquant le début d'une longue période de domination musulmane. Au cours des siècles suivants, la ville passe sous le contrôle successif des califats Omeyyade, Abbasside et Fatimide, reflétant les conflits incessants pour le contrôle de la région.

La période des Croisades

Pendant les Croisades, les armées chrétiennes partent à la conquête de la Terre Sainte pour contester la domination musulmane, plongeant la région dans une période de chaos et de conflits qui s'étend sur deux siècles.

La ville de Jaffa se retrouve au cœur de ces luttes, changeant de mains à de multiples reprises. Elle est notamment reprise par Saladin après la bataille de Hattin en 1187, puis reconquise peu de temps après par le roi Richard Cœur de Lion.

Les vestiges des Croisés à Jaffa sont moins visibles que dans d'autres villes de la région comme Saint-Jean-d'Acre, car la ville a été détruite à plusieurs reprises. Cependant, des fouilles ont notamment mis au jour les vestiges des fortifications croisées, notamment au niveau de l'actuel Hôpital Français. Ces restes de murs et de douves témoignent de l'effort de fortification de la ville par Saint-Louis (le roi de France Louis IX) pour la rendre plus résistante aux attaques.

La destruction de Jaffa par les Mamelouks

Ce sont les Mamelouks qui mettent un terme à la présence des Croisés en Terre Sainte. Après des combats intenses, ils chassent les chrétiens de la région au XIIIème siècle et intègrent la ville dans leur califat. Et pour empêcher toute tentative de reconquête, les Mamelouks rasent la ville. Pendant la majeure partie de leur règne, Jaffa est restée un port en ruine, à l’abandon.

L’histoire de la ville de Jaffa est donc fort similaire à celle de Saint-Jean d’Acre ou Akko, capitale du Royaume de Jérusalem des Croisés.

L'influence ottomane (1515 - 1917)

L'arrivée des Ottomans, après des siècles de ruines sous les Mamelouks, a permis à Jaffa de renaître. Toutefois, la période ottomane a été marquée par un événement tragique : la campagne d'Égypte de Napoléon Bonaparte. C'est à Jaffa que se sont déroulés deux des épisodes les plus sombres de cette épopée militaire :

  • La prise de Jaffa et le massacre des prisonniers ottomans: Après avoir conquis Jaffa en 1799, plusieurs milliers de soldats ottomans sont fait prisonniers. Malgré la promesse d'épargner leurs vies, Napoléon ordonne leur exécution, faute de pouvoir les nourrir ou les surveiller.
  • L'abandon des soldats français malades : Vaincu lors du siège de Saint-Jean-D’Acre, Napoléon bat en retraite et repasse par Jaffa. Il laisse derrière lui les soldats de son armée gravement malades, notamment ceux atteints de la peste.

Ces deux épisodes sombres à Jaffa ne s'accordent pas avec le récit que Napoléon souhaitait construire. Pour réécrire l'histoire à son avantage et se présenter comme un chef bienveillant, Napoléon commanda le célèbre tableau "Les Pestiférés de Jaffa", aujourd'hui exposé au musée du Louvre.

L’arrivée des Juifs européens et le développement économique du XIXe siècle

Le XIXe siècle a été la période de l'âge d'or de Jaffa sous les Ottomans. Avec l’arrivée massive des Juifs européens, la ville redevient le principal port de la région, servant de porte d'entrée pour les pèlerins se rendant à Jérusalem, ainsi que pour le commerce international. Le développement agricole a été crucial :

  • Les célèbres oranges de Jaffa, de la variété Shamouti, ont commencé à être cultivées et exportées à grande échelle, faisant la renommée de la ville dans le monde entier.
  • Des usines produisent du savon, de l'huile d'olive et d'autres biens.

La ville se modernise et est prospère. En 1892, la première ligne de chemin de fer du Moyen-Orient, reliant Jaffa à Jérusalem, est inaugurée, renforçant le rôle de la ville comme centre névralgique de la région. Des consulats européens, des écoles et de nouveaux quartiers résidentiels voient le jour.

L'essor économique de Jaffa a bien évidemment attiré de nombreux travailleurs arabes venus de toute la région (Égypte, Syrie, etc.). Cet afflux de population étrangère est d'ailleurs aujourd'hui utilisé par les défenseurs de l'Etat hébreu pour affirmer que la plupart des Palestiniens ne sont en réalité pas des habitants de souche, un point de vue qui s'oppose au récit national palestinien.

La naissance de Tel Aviv et le déclin de Jaffa

La période ottomane de Jaffa se termine avec la Première Guerre mondiale et l'arrivée des Britanniques en 1917, qui marquera le début d'une nouvelle ère pour la ville et toute la région. L'arrivée massive des Juifs européens va venir bouleverser le rôle de Jaffa. Un groupe de Juifs décide de fonder un tout nouveau quartier en dehors de la ville en 1909: c’est le début de Tel-Aviv.

Le développement rapide de cette nouvelle ville, et notamment la construction d’un nouveau port au nord de Tel-Aviv, de nouveaux marchés (Hatikvah et Carmel), une centrale électrique (Reading) et une nouvelle gare routière, relègue Jaffa au second plan. Cette dernière subit un déclin rapide avant d'être officiellement fusionnée avec Tel-Aviv en 1950, donnant naissance à l'entité Tel-Aviv-Jaffa. Majoritairement arabe avant 1948, Jaffa devient majoritairement juive par la suite.

Et aujourd’hui?

Jaffa a longtemps été considérée comme le parent pauvre de la nouvelle métropole, réduite à son rôle de petit port de pêche. Ce n'est qu’au début des années 2000 que la municipalité a entrepris de la transformer en une destination touristique majeure. Autrefois négligée, Jaffa est devenu un lieu à la mode. La municipalité met en scène un riche passé et une coexistence soi-disant harmonieuse entre Juifs et Arabes. Une image de carte postale qui semble plaire aux touristes débarquant chaque jour par milliers dans la ville.

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