Cuisine Juive et Israélienne, Deux Mondes Culinaires Distincts

Il est possible de découvrir la culture culinaire en Israël pour autant que l'on ne commette pas une faute de goût: il ne faut surtout pas confondre la cuisine juive avec la cuisine israélienne !

La cuisine israélienne

La cuisine israélienne a composée de deux branches : la cuisine traditionnelle (le fameux triptyque falafel, houmous, pita) et la nouvelle scène culinaire ultra tendance qui s'est développée depuis une quinzaine d'année. On a même donné un nom à cette expérience gustative: "Tel-Avivi" (ou encore le style Tel-Aviv). Certains critiques culinaires de la BBC exhortent aujourd'hui leurs lecteurs à ne pas quitter Paris sans avoir goûté la cuisine israélienne ! Le chef de file le plus connu est bien évidemment Yotam Ottolenghi, avec son livre devenu un succès mondial « Jérusalem ». Le seul hic est que ses restaurants se trouvent à Londres et pas à Tel-Aviv ! On pourra se consoler en dégustant le fameux chou-fleur rôti de l'excentrique Chef Eyal Shani dans son restaurant Miznon (Ibn Gbirol Street 23).

La cuisine juive

La cuisine juive est un kaléidoscope de saveurs et d'histoires, façonnée par les pérégrinations millénaires des communautés juives à travers le monde. On la divise généralement en trois grandes branches, chacune reflétant les traditions culinaires des régions où les Juifs se sont établis : la cuisine sépharade, la cuisine ashkénaze et la cuisine mizrahi.

La cuisine sépharade

La cuisine sépharade est le reflet des parcours des Juifs qui ont été expulsés d'Espagne en 1492 et qui se sont ensuite dispersés à travers le bassin méditerranéen. Elle est incroyablement riche et diversifiée, intégrant les influences des pays d'accueil tout en conservant des éléments spécifiques liés aux lois de la cacherout et aux fêtes juives.

  • Cuisine judéo-maghrébine : C'est une composante majeure, apportant des plats emblématiques comme le couscous, le tajine (souvent revisité avec des touches sucrées-salées ou des pruneaux), et la dafina (une version du hamin/cholent, plat mijoté pour le Shabbat). Les épices comme le cumin, la coriandre, le curcuma et la cannelle y sont omniprésentes.
  • Cuisine judéo-espagnole (Grèce, Turquie, Balkans) : Cette branche est empreinte des saveurs de l'Empire Ottoman et de la Méditerranée orientale. On y retrouve des plats à base d'aubergines, de riz, de légumes farcis, de poissons, souvent agrémentés d'huile d'olive et de citron. Les böreks (pâtisseries salées) et les bourekas en sont de parfaits exemples.

La cuisine ashkénaze

La cuisine ashkénaze est née de l'histoire des Juifs d'Europe de l'Est, principalement de pays comme la Pologne, la Russie, l'Allemagne, la Lituanie et l'Ukraine. Elle est souvent caractérisée par l'utilisation de pommes de terre, de choux, de betteraves, de poulet et de carpes. Les méthodes de cuisson impliquent souvent le mijotage, la cuisson au four et le fumage.

  • Plats emblématiques : On pense immédiatement au gefilte fish (boulettes de poisson), au borscht (soupe de betteraves), aux kreplach (raviolis fourrés), aux latkes (galettes de pommes de terre), ou encore au kugel (sorte de gratin de pommes de terre ou de nouilles). Les viandes sont souvent préparées en ragoûts lents ou rôties, comme le poulet à la paprikash. Les pains, comme le challah, et les pâtisseries, comme les babkas ou les rugelach, sont également très présents.

La cuisine mizrahi

La cuisine mizrahi (qui signifie "orientale") raconte l'histoire des Juifs originaires du Moyen-Orient, d'Asie Centrale et du Caucase. Cela inclut des communautés d'Irak, de Perse (Iran), du Yémen, d'Ouzbékistan, d'Inde, et d'autres régions. Cette cuisine est profondément ancrée dans les traditions culinaires de ces régions, avec une utilisation généreuse d'épices, d'herbes fraîches, de riz, de légumineuses et de légumes.

  • Plats emblématiques : Les cuisines irakienne, yéménite, ou perse juives sont particulièrement riches. On y trouve des plats de riz élaborés comme le kubbeh (boulettes de viande ou de riz souvent servies dans un bouillon), le jachnun (pâtisserie yéménite mijotée pour le Shabbat), le hawayej (mélange d'épices yéménite), et diverses soupes et ragoûts à base d'agneau, de poulet et de légumes secs. Les saveurs sont souvent plus intenses et plus épicées que celles des autres branches de la cuisine juive.

Ces trois branches, bien que distinctes par leurs origines géographiques et leurs influences culinaires, partagent un fil conducteur : l'adaptation aux lois de la cacherout et la célébration des fêtes et traditions juives à travers la nourriture, faisant de la cuisine juive un domaine d'une richesse et d'une diversité exceptionnelles.

Qu’est-ce qu’un café botz?

Le café botz ou "café boue" en français est bien plus qu'une simple boisson en Israël. C'est un élément clé de la culture locale, souvent associé à des moments de partage et de convivialité. Sa méthode de préparation est directement héritée du café turc : des grains de café très finement moulus sont bouillis dans de l'eau (parfois avec du sucre) dans une petite casserole à long manche appelée finjan. Il est servi sans filtration, laissant un sédiment épais au fond de la tasse, d'où son surnom. Le résultat est un café fort, dense et particulièrement aromatique. L'ajout de cardamome est une variante populaire qui enrichit son profil de saveur.

Le botz, c'est un peu comme un voyage en Israël dans une tasse.

Il n'y a pas de différence entre un café botz, un café turc et un café sharor. En pratique, il s'agit de la même boisson. La présence de trois noms pour une même boisson s'explique par l'histoire, la géographie et les cultures de la région:

  • "Café turc" est le nom formel et historique, lié à l'Empire ottoman. C'est cette appelation qui se retrouve sur les paquets de café de la marque iconique Elite. Leurs paquets de café moulu sont un élément de base dans la plupart des foyers israéliens. Pour un cadeau original et abordable, c'est une excellente option.
  • "Café shachor" est un nom descriptif et direct ("café noir") utilisé dans la vie de tous les jours.
  • "Café botz" est une appellation familière et imagée ("café boue") qui décrit le résultat final dans la tasse.

La guerre du houmous n’aura pas lieu !

TEL-AVIV MAGAZINE

Au-delà de la ville

La guerre du houmous n'aura pas lieu !

La cuisine israélienne (qu’il ne faut pas confondre avec la cuisine juive) se divise en deux grandes catégories : la cuisine traditionnelle d’une part et la gastronomie (incarnée par les chefs israéliens de renommée mondiale comme le célèbre Yotam Ottolenghi) d’autre part.

Quelle est l'origine du houmous?

La cuisine israélienne traditionnelle est évidemment fortement influencée par les mets locaux et régionaux parmi lesquels le houmous. Une véritable institution en Israël. Selon un sondage mené par le quotidien israélien Haaretz, 93% des Israéliens mangeraient du houmous chaque semaine.

On peut faire de tout avec du houmous même de disputer. On se divise en Israël pour savoir la ville où l’on vous sert le meilleur des houmous : Jaffa, Tel-Aviv, Haïfa ou Jérusalem.

Affirmer, au détour d'une conversation, que le houmous (au même titre que le falafel) est un plat israélien, c'est également l’assurance d’entrer les deux pieds dans un champ de mines. Les pourfendeurs de l’Etat hébreu hurlent à l’appropriation culturelle, et certains parlent même de « mémoricide », ce qui laisse l’amateur de pois chiches un brin perplexe. C’est comme si l’on disait à un Français qu’il faisait de l’appropriation culturelle culinaire en mangeant des spaghettis à la sauce bolognaise !

Bref, dans la région c’est la guerre, chacun étant sommé de choisir son camp, même pour le houmous.

En réalité, la cuisine israélienne, comme toutes les autres cuisines du monde, se nourrit des influences multiples y compris, mais pas uniquement, de la cuisine du Moyen-Orient. L’autre plat traditionnel emblématique en Israël est d’ailleurs le Schnitzel.

Aussi, plutôt que de se lancer des pois chiches à la figure, nous rêvons que le houmous puisse un jour être l’un de ces petits dénominateurs communs permettant de rapprocher les Israéliens et les Palestiniens et, par delà, tous les autres peuples de la région. On imagine déjà d’une coupe du monde du houmous à Tel-Aviv avec des équipes palestiniennes, libanaises, israéliennes et égyptiennes. Et aussi pourquoi pas une équipe turque (mais bon eux, question houmous, ils jouent plutôt en deuxième division).

 

Comment déguster le houmous ?

Le houmous se déguste avec des oignons crus (bonjour l’haleine) et des pains pitas. Mais on peut aussi l’agrémenter autrement : avec des champignons, des fèves (foul), du shawarma, etc. Si vous passez un beau jour par Prague, allez manger dans le restaurant israélien Golem : on vous y servira un houmous avec du goulash !

 

La recette pour un houmous parfait

Le houmous est à la fois une recette simple et compliquée : ce plat n’est composé que de quelques ingrédients : purée de pois chiches, tahini (pâte de sésame), ail, citron et huile d’olive. Après c’est une question de qualité d’ingrédients et surtout de savoir-faire. Pour obtenir une purée de pois chiche bien crémeuse, le truc c’est de les mixer avec de l’eau glacée.

 

La route du houmous à Tel-Aviv

Les guinguettes proposant principalement du Houmous sont appelés « hummusiya » en hébreu (qui peut se traduire par « boui-boui à houmous » en français).

Notre route du houmous n’est pas un guide répertoriant les « meilleurs » houmous de la ville. Chaque Telavivien a son avis sur la question. Ce n'est donc pas la peine de demander. Essayez-les déjà tous.

Notre but est en revanche de vous faire voyager dans la région du Moyen-Orient sans sortir de Tel-Aviv. Tout un programme.

Qu'est-ce qu'un boreka?

  • a) Une boisson chaude épicée
  • b) Une pâtisserie salée
  • c) Un plat principal à base de riz
  • d) Un dessert sucré

La réponse

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