Saviez-vous que Einstein est enterré dans le cimetière de Trumpeldor à Tel-Aviv ? Mais attention, ce n’est pas Albert, le père de la physique, mais Arik, un chanteur israélien célèbre des années 60.
Le père fondateur du rock en hébreu
La scène musicale israélienne est aujourd’hui riche et variée. Et cela, en grande partie grâce à Arik Einstein (1939–2013), l'une des figures les plus emblématiques de la musique israélienne. On considère que ses chansons ont servi de passage dans les années 60 entre la tradition de la musique folklorique israélienne et l'émergence du folk-rock. Le père fondateur du rock en hébreu en quelque sorte. What else ?
Dans un article émouvant sur sa mort en 2013, le journal Haaretz écrit : « Une partie d'Israël s'est éteinte mardi soir . Une part de son âme s'est envolée. Des centaines de milliers d'Israéliens, peut-être des millions, ont perdu un ami proche, un compagnon de vie. Une voix d'Israël – la voix d'Israël, pour beaucoup – ne chantera plus.»
On dit de Arik Einstein qu’il était l’incarnation des valeurs de Tel-Aviv : né Sabra (en Israël), représentant d’une culture occidentale, ouverte et laïque, plutôt à gauche. Bref un chanteur apprécié par l’élite ashkénaze.
Sa disparition, poursuit le Haaretz, « a suscité un profond deuil collectif, réservé uniquement à ceux qui méritent vraiment d'être adorés. Israël, chacun le sait, ne sera plus le même sans lui. »
Une icône national pour tous?
Cela étant dit, l’amour pour ce chanteur n’est pas partagée par tous les segments de la société israélienne. Les Juifs d'origine moyen-orientale, les Juifs ultra-orthodoxes, les Arabes ou les immigrants de Russie ou d'Éthiopie ne se reconnaissent pas nécessairement dans les valeurs incarnées par Arik Einstein. Au point, pour certains, de remettre carrément son statut d’icône national en question.
La guerre culturelle pour définir l’identité israélienne contemporaine est incarnée dans ce chanteur. Tout un poème.
Alors d’accord, ce n’est peut-être pas Albert Einstein qui est enterré dans le cimetière de Trumpeldor à Tel-Aviv. Mais le Arik, c’est quand même un sacré personnage.