Shapira: le charme discret

Shapira, c’est l’un des quartiers les plus authentiques de la ville, encore épargné par le tourisme de masse. Ici, pas de monuments spectaculaires ni de sites incontournables, mais un charme discret qui séduit les voyageurs en quête d’authenticité. Ses petites maisons, ses ruelles colorées et sa vie locale offrent une parenthèse paisible, loin du tumulte du centre.

Idéal pour flâner, observer la vie de quartier et découvrir un visage plus intime, loin de “la ville qui ne dort jamais”.

Les origines du quartier

Le quartier de Shapira a été initialement fondé par Meir Getzel Shapira, un constructeur et entrepreneur qui a acheté des terrains dans la région et a participé à son développement au début des années 1920. Son initiative s'inscrivait dans le grand mouvement de construction qui a suivi la fondation de Tel-Aviv. Il a acheté les terres et y a construit des maisons pour la nouvelle vague de migrants, principalement des Juifs originaires de Géorgie et de la région du Caucase, une zone qui se situe à la frontière entre l'Europe de l'Est et l'Asie occidentale.

La maison rouge

Au 37, rue Yisrael Mesilant, vous trouverez une maison centenaire, la célèbre «Maison Rouge» construite à l’époque ottomane. Il s’agit d’une “maison-puit” c’est-à-dire d’un bâtiment constuit directement autour ou à promimité d’un puits d’eau. Elle permettait d’irriguer les vergers alentours et fût donc essentiel pour soutenir l'essor de l'industrie des agrumes à la fin du XIXème siècle. La maison a donc un intérêt historique.

Après des années d'abandon, la maison a été revitalisée ces dernières années par les habitants du quartier. Elle sert aujourd'hui d'espace artistique et culturel, visant à rassembler les différents populations du quartier. La maison propose des expositions d'art temporaires, des ateliers et des conférences sur divers sujets, et est une pièce maîtresse du festival annuel du Printemps de Shapira.

Gastronomie locale

Pour vraiment capter l’ambiance du quartier, le mieux est de le parcourir en faisant halte dans trois spots incontournables : 

  • Hanan Margilan : restaurant familial proposant une cuisine boukhare authentique. C’est l’épicentre du quartier.
  • Café Shapira : un lieu convivial au cœur d’un jardin communautaire, parfait pour un café, un brunch vegan ou un marché artisanal le vendredi.
  • Central Asia: si vous avez apprécié la cuisine géorgienne, terminez votre parcours dans la boulangerie-traiteur du quartier.

Et pour les amateurs de bourekas comme nous, la Bourekasiya Haïm (Mesilat Yesharim St 87) est une adresse incontournable. Présente dans le quartier depuis plus de 50 ans, cette échoppe iconique a su évoluer avec son temps : en plus des bourekas traditionnels, elle propose désormais des versions végétaliennes, sans produits laitiers ni œufs. Pour tout savoir sur ce petit en-cas israélien, lire notre article : Qu'est-ce qu'un boureka?

La dispute des deux derniers juifs afghans.

Découvrez la vidéo devenue virale racontant l'histoire d'Isaac et Zebulon, les deux deux derniers juifs d'Afganistan qui passent leurs journées à s'insulter. Ok, c'est vrai que cela n'a rien à voir avec les Juifs de Géorgie et le quartier Shapira. Mais c'est drôle quand même.

Neve Ofer / Abu Kabir

Abu Kabir (ou Abu Kebir) est un ancien village arabe fondé à l’époque ottomane, situé au sud de l’actuelle Tel-Aviv-Jaffa. Ce hameau, qui comptait autrefois des vergers et des habitations traditionnelles, a été progressivement intégré à l’expansion urbaine de Tel-Aviv au cours du XXᵉ siècle, perdant son autonomie pour devenir un quartier de la métropole moderne.

Les origines du quartier

Le village arabe a été constitué à l’origine par les Egyptiens. Ces derniers, emmenés par Ibrahim Pacha,  ont gouverné la région pendant quelques années au XIXème siècle (1830-1840) au détriment des Ottomans et ont décidé d’y installer des compatriotes. Ceux-ci venaient essentiellement du village égyptien de Tel el-Kabir, ce qui explique l’origine du nom du village Abu Kabir.

L’assassinat de l'écrivain Brenner

L’arrivée progressive des Juifs dans la région va provoquer de vives tensions entre Juifs et Arabes. L’écrivain Yossef Chaïm Brenner vivait alors dans le quartier d'Abu Kabir. Lorsque les émeutes arabes de 1921 ont éclaté, il a refusé de fuir malgré les avertissements. Le lendemain, lui et cinq de ses compagnons ont été sauvagement assassinés. Cinq corps abîmés furent retrouvés par les Britanniques, dont un démembré. Ils ont été enterré dans le cimetière de Trumpeldor. Le sixième corps n’a jamais été retrouvé.

Le basculement démographique

La guerre de 1948 va venir bouleverser les équilibres démographiques. Les heurts entre Arabes et Juifs aboutissent à la destruction du village et l’expulsion des premiers. Une plaque commémorative située Herzl St 155 commémore l’assaut du village par les membres de la Haganah.

Après la création de l’État d’Israël en 1948, la zone fut principalement utilisée comme camp de transit (ma’abara) où des milliers de nouveaux immigrants juifs posent leurs valises, souvent sous des tentes ou dans des baraquements précaires. On y installe également un jardin zoologique et botanique, qui servit de base à la future université de Tel-Aviv. Le campus d’Abu Kabir ouvrit en 1953 avec seulement 24 étudiants, devenant ainsi la deuxième université du pays après l’Université hébraïque de Jérusalem.

Au fil des années, ces installations disparurent progressivement. L’université déménagea vers le nord de Tel-Aviv, à Ramat Aviv, où elle compte aujourd’hui plus de 30 000 étudiants.

Que reste-t-il de cette époque ? Presque rien. Le village a laissé place au vaste parc HaHorshot, véritable œuvre d’art à ciel ouvert. Au détour des sentiers, on découvre encore quelques traces du passé : les vestiges d’anciennes maisons, dont une maison-puits, de jolis vergers, l’Institut médico-légal d’Abu Kabir, un fragment du jardin botanique et une église orthodoxe. Ce poumon vert, niché entre les immeubles, marque aujourd’hui le point de départ de Neve Ofer, un quartier quelconque du sud de Tel-Aviv.

Institut médico-légal d'Abu Kabir

C'est le seul institut en Israël autorisé à effectuer des autopsies dans les cas de décès non naturels. Il joue un rôle crucial dans les enquêtes criminelles et l'identification des victimes. Il a parfois été au centre de scandales. Ainsi, au début des années 2000, il fût révélé que l'Institut avait pratiqué des prélèvements d'organes, de tissus et de parties du corps (cornées, peau, valves cardiaques, os, etc.) sur des corps décédés, y compris ceux de soldats de Tsahal et de civils (juifs et non-juifs), sans le consentement préalable de leurs familles. Ces prélèvements étaient faits à des fins de recherche ou de transplantation. L’affaire a provoqué l’émoi dans l’opinion publique et la démission des responsables de l'Institut.

Neve Sha’anan: le quartier des « invisibles » de Tel-Aviv

Les origines du quartier

Le quartier de Neve Sha'anan à Tel-Aviv a une histoire riche et complexe, qui contraste fortement avec les quartiers huppés et modernes du reste de la ville.

Son origine remonte à 1922, lorsqu'il a été fondé par un groupe de 400 Juifs qui avaient quitté Jaffa. Leur but était de créer une communauté à la fois agricole et urbaine, avec des vergers d'orangers et de petites industries. Son nom, "Oasis tranquille", reflète cette intention initiale.

Des rues en forme de Menorah

L'urbanisme du quartier est assez unique, car son réseau de rues a été conçu pour ressembler à une menorah (chandelier juif à sept branches).

La rue Levinsky, artère principale du quartier, devait être le shamash , ou bougie centrale, qui allume toutes les autres. De chaque côté de Levinsky, plusieurs rues s'articulaient en courbes vers l'ouest pour former le candélabre.  Tout mignon donc.

Un destin qui bascule

Cependant, le destin du quartier a été profondément modifié par la construction de la gare routière de Tel-Aviv. Du quartier imaginé en forme de chandelier, seule la moitié a vu le jour ; l’autre partie du terrain a été consacrée à la construction d’une gare hors norme.

L'ancienne gare, puis la nouvelle gare centrale construite dans les années 60, ont provoqué le déclin de Neve Sha'anan. L'endroit a perdu de son attrait et s'est transformé en une zone urbaine dense, devenant au fil des décennies un lieu d'accueil pour de nombreux travailleurs étrangers et migrants. C'est ici que vivent désormais les demandeurs d'asile et les travailleurs étrangers sans papiers, ceux que l'on appelle les invisibles de Tel-Aviv. Le quartier ne se trouve bien évidemment dans aucun guide touristique et c'est normal car il n'a pas bonne réputation. Asiatiques, Erythréens, Ethiopiens s’y cotoient et pas toujours de manière harmonieuse.  Mais si vous voulez comprendre Tel-Aviv, il faut aussi pouvoir aborder ses côtés sombres.

La gare routière de Tel-Aviv : grandeur et décadence

Impressionnante par sa taille, la gare routière de Tel-Aviv est une œuvre colossale autant qu'elle est controversée. Avec ses 7 étages (dont 2 en sous-sol) et ses 240 000 m², le bâtiment devait être une ville dans la ville, avec 1 500 magasins et plus d'un million de voyageurs par jour. Un projet pharaonique, loin de la réalité d'un pays qui ne comptait alors que 3 millions d'habitants. Emblème de l'architecture brutaliste des années 60, tout de béton vêtu, sa construction a été un véritable fiasco. Après plus de 27 ans de travaux et d'innombrables déboires financiers, la gare n'est entrée en service qu'en 1993, 26 ans après le début du chantier. Aujourd'hui, une grande partie de ses espaces reste désespérément vide, témoignant de l'excès d'ambition qui a présidé à sa naissance.

C'est très probablement la seule gare routière au monde qui possède un énorme abri anti-bombe pouvant accueillir jusque 16.000 personnes, une salle de cinéma à six écrans entièrement construite mais jamais utilisée et un tunnel de bus qui est devenu une grotte de chauves-souris et a été déclaré réserve naturelle. On peut la visiter mais il vaut mieux le faire avec un guide car si vous vous perdez dans le bâtiment c'est foutu.

A noter toutefois au cinquième étage, Yung Yiddish a établi une bibliothèque yiddish avec plus de 40 000 livres et une programmation hebdomadaire.

Autour de la gare

Après avoir vu l'ancienne gare routière, dirigez-vous vers la rue piétonne et explorez les rues adjacentes.Vous y trouverez une multitude de restaurants africains (éthiopiens, érythréens, soudanais), des épiceries spécialisées et des salons de coiffure.

Ici, on est vraiement hors des sentiers battus.

Florentine : le quartier branché de Tel Aviv

Les origines du quartier

Le quartier de Florentin est un vieux quartier de Tel-Aviv construit à la fin des années 20 dans une zone bordant Neve Tzedek et Ahuzat Baït et proche de la ligne ferroviaire reliant Jaffa à Jérusalem. Il doit son nom à Solomon Florentin, un entrepreneur d'origine grecque qui a dirigé l'entreprise "Salonique Palestine Investment Company". C'est cette compagnie qui a acheté le terrain pour fonder le quartier en 1927. La création de cette société d'investissement est un exemple de la manière dont les diasporas juives ont joué un rôle actif dans le développement du Foyer national juif. En mettant leurs ressources en commun, ils ont permis de financer des projets d'infrastructure et de construction qui ont façonné le paysage urbain de Tel-Aviv.

Un quartier qui rappelle le Tel-Aviv des années 60

Comparé à ses voisins, et notamment à Neve Tzedek qui est devenu l'un des quartiers les plus chics et recherchés de Tel-Aviv suite à une réhabilitation réussie, Florentine fait figure de parent pauvre. Le processus de rénovation y est plus lent et laborieux, et de nombreux bâtiments délabrés attendent encore d'être restaurés. Cependant, c'est précisément ce qui fait l'intérêt du quartier. Florentine offre un aperçu rare du Tel-Aviv des années 50 et 60. Se promener dans ses rues, c'est remonter le temps et découvrir l'atmosphère d'une époque révolue, bien loin des constructions modernes qui dominent une grande partie de la ville aujourd'hui.

On peut diviser le quartier de Florentine en deux sections distinctes.

1. Le Quartier du Marché Levinsky

La première partie, qui s'articule autour du marché Levinsky, est le cœur de la vie quotidienne pour les jeunes adultes. Les loyers y sont plus abordables, ce qui en fait un lieu de vie privilégié pour les vingtenaires, tandis que les trentenaires avec enfants préfèrent s'installer plus au nord. Tout autour du marché se dresse une zone industrielle et commerciale faite d’ateliers de fabrication (certaines rues ont des spécialités comme les meubles dans la rue Herzl, les luminaires dans la rue Wolfson, des articles ménagers dans la rue Matalon, des bijoux de fantaisie dans la rue Kfar Giladi, etc.), des magasins désuets, et, gentrification oblige, de nombreux nouveaux spots plus trendy : bars, restaurants et galeries d’art. La rue Vital est animée en soirée.

Nous vous proposons une balade qui passe parmi les principaux lieux d'intérêt du quartier: le Musée Lehi, les galeries d'art Michaelson Applied Art Gallery et Under1000, Contemporary Art Space et enfin Azul Gallery. Le parcours se termine au marché Levinsky. Et pour les bons restaurants dans le coin, suivez les conseils du Haaretz.

Le marché Levinsky

Ce marché est connu et reconnu comme un marché aux épices. C'est surtout l'épicentre de ce qui reste du quartier grec d'origine: quelques échoppes fondées entre 1920 et 1960 qui proposent des spécialités sépharades.

Lisez notre article sur le maché Levinsky

Musée Lehi

Le musée Lehi se trouve dans la maison d’Avraham Stern. Il fait référence au chef du groupe Lehi, une organisation paramilitaire radicale controversée ayant gagné ses lettres de noblesse au cours du mandat britannique. L’histoire de ce groupe paramilitaire est important car elle permet de comprendre que le mouvement sioniste est protéiforme et que cela a irrigué la société israélienne jusqu’à ce jour. Ainsi, le successeur d'Avraham Stern, finalement abattu par l'armée britannique, est un certain Itzhak Shamir qui devient Premier Ministre d'Israël entre 1986 et 1992.

2. Kiryat Hamelacha : Le cœur battant et créatif du sud de Tel-Aviv

La seconde partie de Florentine se trouve à son extrême sud et jouxte le quartier de Shapira. S'y aventurer est une expérience en soi. Ici, l'urbanisme n'est pas fait de constructions modernes, comme c'est souvent le cas à Tel-Aviv, mais d'un enchaînement ininterrompu de bâtiments anciens datant des années 50 et 60, qui mériteraient de sérieuses rénovations. Les rues elles-mêmes peuvent paraître défraîchies et peu accueillantes.

Cependant, au bout de ce chemin se trouve une éclaircie : le quartier de Kiryat Hamelacha, qui apporte une touche de lumière à cette zone.

Ce quartier était à l'origine une zone industrielle et ouvrière, caractérisée par des entrepôts, des ateliers et des usines de faible hauteur. Ce qui le rend unique aujourd'hui, c'est sa métamorphose : Il est devenu en quelques années le Soho de la ville, un hub artistique et culturel:

  • Les anciens hangars et ateliers ont été progressivement investis par des artistes, des designers, des photographes et des galeries d'art. N’hésitez pas à entrer dans la gallerie Art Space Tel-Aviv (6 Shvil Hamerets) pour y découvrir des artistes israéliens en devenir. Puis dans la galerie Rosenfeld (1 rue Shvil HaMif'al) qui se concentre depuis plusieurs années sur l'art contemporain.
  • Le centre culturel Hameretz2 est au cœur de la vie artistique du quartier. Il propose des pièces de théâtre et des projections de films, offrant une programmation variée pour tous les goûts.
  • Juste à côté, vous trouverez une salle de concert dédiée à la musique classique. Écouter de la musique classique dans un quartier à l'esprit rebelle peut sembler paradoxal, mais c'est justement ce qui en fait le charme. Ce contraste inattendu offre une expérience unique, où l'élégance de la musique classique rencontre le dynamisme créatif de la rue.
  • La scène nocturne : Quand le soleil se couche, Kiryat Hamelacha s'anime d'une autre manière. Ses rues discrètes abritent certaines des boîtes de nuit les plus branchées et des bars alternatifs de la ville. L'ambiance y est souvent underground et électrisante, loin des clubs plus mainstream du centre. Pour les amateurs de raves industrielles, c’est ici que cela se passe.

Quant à la scène culinaire du quartier, elle tourne principalement autour de trois établissements :

  • Le torréfacteur Coffelab.  Leur café est torréfié sur place, en quantités précises et sur une base hebdomadaire. Ce qui donne des blend de haute qualité. La preuve que Kiryat Hamelacha est bien le quartier le plus branché de Tel-Aviv.
  • Le restaurant végétarien Al Rampa dont la terrasse donne sur le quartier. La carte y est très originale et l’ambiance assez festive (des musiciens sont souvent invités à venir se produire au restaurant).
  • Et comment ne pas mentionner le restaurant alternatif Joz Ve Loz : les propriétaires ont supprimé la carte (le menu change donc tous les jours) et laissent chaque client décider du montant qu’il paiera en fin de repas. Il ne faut donc pas s’étonner si le restaurant est toujours plein à craquer.

3. Street Art à Tel-Aviv

En quelques années, le quartier de Florentine est devenu une destination tendance et incontournable à Tel-Aviv. Cette popularité a inspiré de nombreux guides touristiques, qui proposent notamment des parcours dédiés au street art. Cependant, cette effervescence touristique n'est pas du goût de tous. Le journal Haaretz a notamment publié un article très critique, déplorant l'impact des "touristes américains" qui, selon l'auteur, dénaturent l'esprit originellement ouvrier du quartier. Ce phénomène soulève la question de l'équilibre entre la mise en valeur d'un quartier et la préservation de son identité authentique.

Malgré sa popularité croissante, Kiryat Hamelacha a su garder un certain côté brut et authentique, loin du clinquant d'autres quartiers de Tel-Aviv. Le mélange d'anciennes infrastructures industrielles et de nouvelles expressions artistiques crée une atmosphère unique.

Si vous êtes à Tel-Aviv et que vous recherchez une expérience qui sort des sentiers battus, que vous aimez l'art de rue, la vie nocturne alternative et les lieux qui racontent une histoire de transformation, Kiryat Hamelacha est absolument à explorer !

Le saviez-vous? Le mini-scandale du T-shirt Trumpeldor

Joseph Trumpeldor, un héros israélien mort au combat en 1920, avait perdu un bras sur le champ de bataille. Il était facilement reconnaissable par cette caractéristique. Un scandale a éclaté il y a quelques années de cela quand une chaîne de vêtements a sorti un débardeur « Trumpeldor » sans bretelle à l'épaule gauche. La marque s'est excusée et a retiré le vêtement.

Les 7 places (Kikar) majeures de Tel-Aviv

Tel-Aviv a été imaginée puis conçue autour de différentes places qui structurent et quadrillent toute la ville. Il y a un débat pour déterminer le point central, la place de reférence. Pendant longtemps, Kikar Dizengof et sa fontaine iconique a eu cet honneur. Mais cela, c'était avant le 7 octobre 2023. Depuis, c'est la place des otages (Kikar Hatufim) qui est devenue l'épicentre de Tel-Aviv.

Kikar Habima

A la fin de l'avenue Rothschild se dresse la célèbre place Habima entourée de monuments culturels majeurs tels que le Théâtre Habima (Théâtre National), le Palais de la Culture, et le Pavillon d'Art Contemporain Helena Rubinstein. En 2011, la place a été le centre des manifestations pour le logement en Israël, et en 2019, elle a accueilli la cérémonie d'ouverture du concours Eurovision. Elle est, depuis 2022, le point de départ des manifestations contre le gouvernement d'extrême-droite de Netanyahu qui se terminent place de la démocratie, à l'intersection de la rue Kaplan.

Kikar Bialik

La rue Bialik et sa place éponyme. Sans conteste, la rue la plus charmante de Tel-Aviv. Pour ceux qui ont apprécié leur visite au Tel-Aviv Museum of Art et l'œuvre de Reuven Rubin, ils peuvent prolonger leur découverte de ce peintre israélien en visitant sa maison au n° 14 de la Rue Bialik.

Et puisque vous êtes déjà dans le quartier, profitez-en pour découvrir l'œuvre du poète Bialik ainsi que l'ancien hôtel de ville, désormais transformé en musée de l'histoire de Tel-Aviv. Ce musée, conçu avant tout pour les habitants plutôt que pour les touristes, se distingue par son originalité. Le projet vise à permettre aux habitants de s'approprier leur histoire. Ils peuvent même envoyer leurs photos et histoires personnelles pour alimenter une banque de données des quartiers et des habitants.

Revivez l'histoire tragique de l'Altalena

L'Affaire de l'Altalena fut un épisode crucial et tragique de la guerre d'Indépendance d'Israël. En juin 1948, le cargo Altalena, affrété par l'Irgoun, un groupe paramilitaire juif, arriva sur les côtes israéliennes avec un chargement d'armes destiné à renforcer les forces combattantes. Ce navire devint le théâtre d'une confrontation violente entre l'Irgoun et les forces régulières israéliennes, sous les ordres de David Ben Gourion. Les divergences idéologiques et les luttes de pouvoir entre les deux factions culminèrent dans un affrontement armé qui entraîna la mort de plusieurs personnes et marqua profondément l'histoire d'Israël. Cet événement symbolise les tensions internes qui ont accompagné la création de l'État hébreu et a laissé des cicatrices durables dans la société israélienne.

Retrouvez les détails de cet événement tragique dans notre article le drame de l'Altalena

Le cimetière de Trumpeldor

Situé entre Kikar Dizengoff et Kikar Rabin, le cimetière de Trumeldor (le plus vieux de la ville) mérite un petit arrêt car il est magnifique.

Y reposent les fondateurs de la ville, les premiers habitants ainsi que des personnalités culturelles et historiques. À l'ouverture du cimetière en 1902, son emplacement était éloigné des zones peuplées, mais il se trouve aujourd'hui en plein centre-ville de Tel-Aviv.

Le cimetière porte le nom de Joseph Trumpeldor, un militant sioniste mort en héros et célébré en tant que tel.

Kikar Dizengoff

Remontez maintenant vers la place Dizengoff.

C’est le cœur du centre-ville. Cette place a fait l’objet d’incessantes rénovations depuis sa création. Elle est devenue un mausolée à la mémoire des victimes du 7 octobre 2023.

Kikar Democratia

La place de la Démocratie ne se retrouve dans aucun guide touristique. Elle est pourtant essentielle dans la vie des telaviviens. Le carrefour entre la rue Eliezer Kaplan et Mehahem Begin est en effet devenue l'épicentre des manifestations contre la réfome judiciaire entamée par le gouvernement de Nethanyou en 2022 et visant à faire basculer Israël d'une démocratie libérale vers un régime autocratique. Cette intersection a, depuis, été rebaptisée "place de la démocratie".

Dans un article intitulé "Israël veut des touristes, mais les déteste aussi" paru dans le Haaretz, l'auteur qui se demande comment réinventer le tourisme en Israël a cette formule savoureuse: "Et puis il y a ce cadeau qui ne cesse de se multiplier : le mouvement de protestation israélien . Quelle meilleure occasion pour quelqu'un qui vit dans un endroit ennuyeux où rien ne se passe – la Nouvelle-Zélande, par exemple, ou Omaha – que de visiter Israël et de participer à une véritable manifestation ? Vivez l'adrénaline du blocage d'une autoroute ! Ressentez l'effet d'un canon à eau sur le visage ! Réservez à l'avance une belle cellule de prison sur le site Airbnb de la police israélienne, même si le logement ne ressemble en rien aux photos".

En allant vers cette place profitez-en pour faire un petit tour dans le village de Sarona. En face de Sarona se touve le fameux Ministère de la Défense mondialement connu, depuis le 7 octobre 2023 sous le nom de "Kiria". C'est ce bâtiment imposant (un héliport se trouve sur le toît) qui a constamment été visé par les missiles iraniens. Pour les ayatollahs de Téhéran, c'est donc bien la Kiria qui est l'épicentre de Tel-Aviv !

Kikar Hatufim (la "Place des Otages")

C'est bien évidemment devenu un lieu incontournable à Tel-Aviv. Qui veut comprendre l'état d'esprit des Israéliens après le 7 octobre 2023 doit se rendre sur ce lieu chargé d'émotions et de souvenirs. La longue table des absents de shabbat et la reconstitution d'un tunnel donnent des frissons.

Le traumatisme subi par la population est ce que l'on nomme le "syndrome Ron Arad" que nous vous expliquons dans cet article.

Kikar Rabin

Passez maintenant sur la place Rabin - Kikar Rabin.

Devant l’esplanade se dresse la municipalité de Tel-Aviv. Sur la droite il y a le fameux escalier où Itzak Rabin a vécu ses derniers instants. Il y a une plaque commémorative à l'endroit exact où il a été assassiné en 1995 par un extrémiste juif, le tristement célèbre Ygal Amir.

Sur l'esplanade se dresse également un monument imposant dédié à la Shoa.

Kikar Atarim

Terminez votre journée à la mer.

De la place Rabin, prenez la rue Ben Gourion et c’est tout droit.

En chemin, vous allez trouver deux spots intéressants :

  • Un kioske à jus de fruits : c’est le plus célèbre de la ville.
  • La maison Ben Gourion qui peut se visiter.

La maison de David Ben Gourion

La maison familiale de David Ben Gourion a été transformée en un charmant musée situé en plein centre-ville. Autrefois appelée rue KKL, cette rue a été rebaptisée rue Ben Gourion après sa mort. Si vous avez une heure à tuer entre deux séances de bronzage sur les magnifiques plages de Tel-Aviv, n'hésitez pas à y faire un tour, c'est sur votre chemin.

C'est de cette maison que David Ben Gourion est parti le 14 mai 1948 en direction du Musée de Tel-Aviv pour la cérémonie de la déclaration d'Indépendance de l'État d'Israël.

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