Les Musées de Tel-Aviv

Tel-Aviv propose une offre muséale foisonnante, à la hauteur de sa réputation de capitale culturelle. Les passionné(e)s d’histoire, d’art ou de société y trouveront matière à satisfaire leur curiosité.

Il y a selon nous 4 musées incontournables et d'autres musées secondaires à visiter en fonction des intérêts ou curiosités de chacun.

Les 4 Musées incontournables

Tel-Aviv Museum of Art

Le Museum of Art se distingue particulièrement, autant par son architecture audacieuse (le bâtiment est spectaculaire) que par la richesse de ses collections permanentes et expositions temporaires. Des maîtres comme Picasso, Chagall, Manet ou Pissarro côtoient les plus grands noms de l’art israélien contemporain. Flâner dans ses galeries, c’est voyager entre les époques et les styles, tout en découvrant l’empreinte singulière de la création locale.

Le Musée du Peuple Juif

Le Musée de la Diaspora (Beit Hatfutsot) à Tel Aviv, aujourd’hui connu sous le nom de ANU – Musée du Peuple Juif, est une institution culturelle majeure située sur le campus de l’Université de Tel Aviv. Le musée a rouvert en 2021 après une rénovation complète de 10 ans, avec un budget de 100 millions de dollars. L’idée du Musée est de parcourir la diversité des identités juives de la diaspora à travers le temps. Parmi les pièces remarquables à voir, le fameux Codex Sassoon, l’un des plus anciens manuscrits bibliques.

Le Musée Yitzhak Rabin

Le musée Rabin offre une expérience immersive et émouvante. Son parcours scénographique, articulé autour de la vie d’Yitzhak Rabin, met en parallèle le destin d’une personnalité marquante et les bouleversements historiques du pays. La visite culmine dans une salle sombre, marquée par la projection poignante d’un extrait du dernier discours du Premier ministre, juste avant son assassinat en 1995, dans une atmosphère chargée de mémoire.

Le Hall de l'Indépendance

C’est dans l’ancienne maison de Mair Dizengoff, réaménagée à l’époque en musée, que David Ben Gourion a proclamé la création de l’État d’Israël le 14 mai 1948. Ce bâtiment, véritable témoin de l’histoire, fait actuellement l’objet d’importants travaux de rénovation commencés au début des années 2000 ; leur achèvement n’est pas prévu avant plusieurs années, en raison de l’état du site. En attendant la réouverture, il est possible de s’installer à une table de café voisine pour imaginer l’atmosphère de cette journée historique, dont nous allons retracer ici les principaux événements.

Les musées secondaires

Musée du Lehi

Le musée est dédié au Lehi (ou groupe Stern), un mouvement clandestin juif qui a combattu le mandat britannique en Palestine avant la création de l’État d’Israël. Il rend hommage aux membres tombés au combat et retrace leur lutte pour l’indépendance. Le musée est situé dans la maison où Avraham Stern, fondateur du Lehi, a été tué par les Britanniques en 1942. Cette maison a été conservée dans son état d’origine.

La maison du peintre Reuven Rubin

Reuven Rubin (1893–1974) est considéré comme l’un des pionniers de l’art israélien moderne. Rubin est célèbre pour son style naïf et lumineux. Il a développé un style appelé "Eretz-Israel", qui mêle paysages bibliques et scènes rurales de Palestine, couleurs chaudes et terreuses et représentations idéalisées de la vie juive et arabe en Terre d’Israël. Le musée est installé dans l’ancienne maison de l’artiste, conservée dans son état d’origine. On peut y voir son atelier personnel, ses meubles, ses objets, et même sa correspondance.

La maison du poète Bialik

Bialik est un poète (né en Ukraine) de langue hébraïque. Il n’a vécu qu’une dizaine d’années en Palestine mais est pourtant considéré comme un auteur national et le père de la littérature hébraïque moderne car il écrivait ses poèmes en yiddish mais aussi en hébreu moderne. Ses poèmes sont récités par des générations d’Israéliens à l’école.

Le musée de la ville de Tel-Aviv

Ce musée, récemment installé dans l’ancien bâtiment de la mairie, s’adresse principalement aux habitants de Tel Aviv plutôt qu’aux touristes. Il retrace la création de la ville tout en déconstruisant certains de ses mythes et en intégrant le point de vue des résidents arabes. Ce projet se démarque ainsi des approches conventionnelles. Une section du bâtiment présente une reconstitution du bureau du maire Dizengoff. Par ailleurs, au sous-sol, les habitants de Tel Aviv peuvent contribuer à enrichir le musée en déposant des images, photographies et documents personnels liés à la ville. Cette démarche innovante permet au musée de se développer progressivement grâce aux contributions de ses propres citoyens. Et ça, c’est une idée de génie.

Le maison de David Ben Gourion

La maison familiale de David Ben Gourion a été transformée en un petit musée. Il se situe au centre-ville (la rue s'appelait originellement KKL mais a été rebaptisée rue Ben Gourion à la mort de ce dernier). Si vous avez une heure à perdre entre deux séances de bronzage sur les belles plages de Tel-Aviv, n'hésitez pas, c'est sur votre chemin. Vous y apprendrez un peu plus sur l'histoire d'un des pères fondateurs de l’État hébreu (sa vie, ses combats, etc.).

 

Meir Dizengoff

C'est dans l'ancienne maison de Meir Dizengoff, le premier maire de Tel-Aviv, transformée à l'époque en musée, que David Ben-Gourion a déclaré l'indépendance en 1948, transformant une simple demeure en un symbole de liberté et d'espoir pour le peuple juif.

 l'acte de donation par Meir Dizengoff de sa maison à la ville en 1936. 

La déclaration, la prière du rabbin et l’Hatikva

La cérémonie de la déclaration d'indépendance comprend trois moments-clefs: la lecture de la déclaration par Ben Gourion, la prière récitée par le  rabbin Maïmon et l'hymne national chanté par toute l'assistance.

Après que Ben Gourion eut fini de lire la déclaration, le rabbin Maïmon se lève d'un bond et dans un acte spontané de jubilation, ses lèvres prononcent alors une ancienne prière :

« Loué sois-Tu, Seigneur, notre Dieu, Roi de l'Univers, pour nous avoir accordé la vie, pour nous avoir soutenus et pour nous avoir aidés à atteindre ce jour ».

Emportés par l’excitation, même les communistes les plus purs et durs et les membres de gauche du Mapam ont tous répondu à l’unisson : « Amen !».

Rabbi Fishman Maimon signant la Déclaration d'Indépendance à Tel Aviv, 1948, Beno Rothenberg

Le saviez-vous?

La déclaration d'indépendance est le résultat d'une opportunité historique.

Le mandat britannique sur la Palestine expirant le 15 mai 1948. David Ben Gourion va vouloir se saisir de ce moment pour déclarer l'indépendance. Il réunit les divers courants politiques y compris ses opposants politiques au sein d'un comité national réunissant au total 37 personnes.

Le premier point à l'ordre du jour est une mission top secrète :  rédiger, en seulement trois semaines, un texte qui déclarerait l'indépendance d'Israël en tant que nation souveraine.

Théodore Herzl: le père du sionisme

Théodore Herzl est considéré comme le père fondateur du sionisme.

Journaliste, avocat, écrivain et activiste politique austro-hongrois, il a fondé l'Organisation sioniste et promu l'immigration juive en Palestine dans le but de créer un État juif.

Face à l'antisémitisme qu'il a rencontré, Herzl a conclu que l'assimilation des Juifs était impossible et que la seule solution était l'établissement d'un État juif.

En 1896, il publie le pamphlet "Der Judenstaat" (L'État des Juifs), où il expose sa vision d'une patrie juive.

Ses idées ont attiré l'attention internationale et ont rapidement établi Herzl comme une figure majeure du monde juif. En 1897, il convoque le Premier Congrès sioniste à Bâle, en Suisse, et est élu président de l'Organisation sioniste. Il a entrepris une série d'initiatives diplomatiques pour obtenir du soutien pour un État juif, s'adressant sans succès à l'empereur allemand Guillaume II et au sultan ottoman Abdul Hamid II.

Lors du Sixième Congrès sioniste en 1903, Herzl présente le "Projet Ouganda", proposé par le secrétaire colonial britannique Joseph Chamberlain comme refuge temporaire pour les Juifs en Afrique orientale britannique, suite au pogrom de Kichinev. Le projet a rencontré une forte opposition et a finalement été rejeté.

Herzl est décédé d'une maladie cardiaque à l'âge de 44 ans et a été enterré à Vienne.

En 1949, ses restes ont été transférés en Israël et réinhumés sur le mont Herzl.

Selon un dicton célèbre, l’Allemagne finit toujours pas remporter les matchs de foot

Comme l'a dit Gary Lineker (ex-star du foot britannique et aujourd'hui consultant TV): "Le football est un sport qui se jouent à 11 contre 11 et à la fin ce sont toujours les allemands qui gagnent

Le saviez-vous?

Haïm Weizman est devenu de premier président de l' histoire de l'Etat d'Israël. C'est donc un personnage très important. Pourtant sa signature n'apparaît pas sur la déclaration d'indépendance.

La raison officielle est qu'il n'était pas présent en Israël à ce moment-là. Mais cette explication est insuffisante. D'abord parce qu'il y a d'autres signataires qui n'étaient pas présent lors de la cérémonie et qui ont signé la déclaration par la suite. Ensuite, parce que de nombreuses voix se sont élevées pour intégrer la signature de Weitzman plus tard mais toutes les tentatives ont étrangement échouées.

Le mystère reste donc entier.

 

Haïm Weizmann

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