Kerem Hateimanim : la pépite au coeur de Tel-Aviv

Le quartier Kerem HaTeimanim est assez ancien (1905). Situé au cœur de la ville, il y a une atmosphère particulière qui se dégage de ses petites ruelles étroites bordées de citronniers et d'orangers. De nombreux bâtiments sont encore délabrés ce qui s’explique par le fait qu’il est très difficile voire impossible pour la municipalité de Tel-Aviv de retrouver la trace des premiers propriétaires des terrains. Le registre foncier de l'époque n'était manifestement pas pas très bien tenu ! Pour le reste, le quartier se gentrifie sérieusement au point de perdre tout doucement son âme.

Découvrir le Kerem à pied

Nous commencerons la balade au début du Shouk Hacarmel qui jouxte le quartier. Nous passerons par différentes petites ruelles typiques qui font le charme du quartier. Arrêtez-vous à la terrase du café yom tov pour boire un café botz et découvrir l'épopée des Juifs Yéménites, l'opération "tapis magique" et le drame des enfants volés.

Si c'est l'heure de table, n'hésitez pas à vous arrêter dans un petit resaurant de spécialités yéménites apppelé Ozrei Brothers (Yichye Kapach Street n°30). Clientèle d'habitués, situé dans une ruelle assez calme. Goutez quelques spécialités: lahoh (pain yéménite), baladi, kebab, limonade. Mais attention aux piments!! Ils déménagent ! Vous pouvez également essayer une petite cantine éthiopienne.

Vous terminerez votre parcours en passant devant un torrefacteur improrbable puis dans les ruelles du Shouk consacrées à la viande et aux poissons. Juste pour les odeurs. C'est cela le Moyen-Orient. Tout un poème.

Un peu d'histoire

Une balade dans ce petit quartier charmant et atypique de Tel-Aviv permet de se pencher sur l’histoire de l’immigration des Juifs yéménites qui est probablement l'histoire la plus tragique du retour des Juifs en Israël.

Une première vague d’immigration au début du XXème siècle

La première vague d’immigration se déroule au début du XXème siècle (1904) encouragée par l’organisation sioniste mondiale. Les Juifs yéménites sont à cette époque essentiellement utilisés comme des ouvriers pour remplacer les ouvriers palestiniens arabes. Perçus comme des arabes par les Juifs ashkénazes ils sont relégués parmi les couches inférieures de la société israélienne. Alors qu’ils font pourtant leur Alya au même moment que les futurs pères fondateurs (Ben Gourion, Golda Meir, etc.) venus d’Europe, aucun Juif yéménite ne marquera l’époque.

Comment repérer un telavivien?

On raconte souvent que Tel-Aviv est une ville dynamique et pleine d'énergie, bref une ville qui ne dort jamais. Mais ceux qui écrivent cela n'ont probablement jamais mis les pieds dans cette ville. Tel-Aviv est une ville de trentenaires, célibataires ou avec de jeunes enfants, assez cool.

Les telaviviens se retrouvent quotidiennement sur les terrasses pour discuter et manger. Bref, ils prennent le temps de vivre. A tel point que certains se demandent parfois si les gens travaillent vraiment ici !

En somme, Tel-Aviv est une ville qui vit dans sa bulle, dans une région, le Moyen-Orient, pourtant réputée difficile et violente.

Opération « Tapis magique »

La deuxième vague d’immigration importante se déroule avec l’opération « Tapis magique», opération secrète qui permit d’emmener entre 1949 et 1950 la quasi-totalité des Juifs du Yémen (environ 49.000 personnes) en Israël, une poignée (1.200) décidant de rester. Ensuite, l’émigration s’est poursuivie par petits groupes, vers Israël ou les Etats-Unis. En 2009, une soixantaine de Juifs sont exfiltrés vers New-York. En 2016, une nouvelle opération spéciale secrète en pleine guerre civile, évacue 200 dont le rabbin de la communauté et un rouleau de la Torah datant de plus de 600 ans. Cette opération marque officiellement la fin des opérations de transfert par l’Agence juive. En 2021, 13 sont évacués vers l’Egypte. Il ne resterait que un seul Juif au Yémen :Levi Salem Musa Marhabi actuellement emprisonné par les forces rebelles Houtis

L’affaire des enfants disparus

Mais l’affaire la plus douloureuse en lien avec la communauté yéménite concerne la disparition de centaines d’enfants (le nombre exact n’est pas connu, on parle de plusieurs centaines à 1.500). En effet, à leur arrivée en Israël, beaucoup d’enfants, éprouvés par leur périple, étaient très affaiblis et furent envoyés en convalescence dans des hôpitaux. Certains furent déclarés morts. Leurs parents ont été informés que leurs enfants étaient décédés à l’hôpital mais n’ont pu voir ni le corps, ni la tombe. Des soupçons sont nés sur la réalité de ces décès.

Trois enquêtes gouvernementales se sont penchées sur l'affaire des enfants yéménites, comme on l'appelle, depuis les années 1960, et toutes ont conclu que la plupart des enfants sont morts de maladies et ont été enterrés sans que leurs parents en soient informés ou impliqués. Selon le personnel médical, certains enfants décédés furent enterrés sans que l’on puisse prévenir leurs parents en raison de la désorganisation entourant l’arrivée des Yéménites et notamment du mauvais enregistrement des noms. Des rumeurs persistantes au sein de la communauté yéménite évoquent le fait que ces enfants aient été donnés à des familles ashkénazes.

En 2016, sous la pression des familles victimes de ces pratiques et de l'opinion publique, Benjamin Netanyahu ouvre une enquête, les documents relatifs à l'affaire sont déclassifiés et mis en ligne. Tout cela a abouti à des révélations choquantes dans une commission de la Knesset sur des expériences médicales sur des enfants yéménites. Un témoignage donné sous serment lors de l'une des enquêtes précédentes a révélé que quatre bébés sous-alimentés sont morts après avoir reçu une injection expérimentale de protéines et que de nombreux enfants sont morts à la suite d'une négligence médicale. Des autopsies ont été pratiquées sur des enfants, qui ont ensuite été enterrés dans des fosses communes en violation de la tradition juive, a entendu la commission spéciale de la Knesset sur la disparition d'enfants. Dans certains cas, les cœurs des enfants ont été prélevés pour des médecins américains, qui étudiaient pourquoi il n'y avait presque pas de maladie cardiaque au Yémen.

Selon l’historien Tom Seguev, ces rumeurs d’enlèvement n’ont jamais été totalement confirmées. Il souligne que des centaines de milliers d'immigrants sont arrivés en Israël en temps de guerre, et dans les années qui ont immédiatement suivi, alors que le pays était encore sous le choc. "Tous ces gens sont venus dans des conditions très, très difficiles et c'est une histoire de chaos". La plupart des enfants sont probablement morts et « il n’a pas été prouvé qu'il y ait eu un complot organisé pour arracher des bébés yéménites et les donner à l'adoption ».

Reuven Rubin au Musée d’Art de Tel-Aviv

La vie de Reuven Rubin

Rubin Zelicovici est né le 13 novembre 1893 en Roumanie. Et mort le 13 octobre 1974 à Tel Aviv. Né dans une famille hassidique, il est le 8e de 13 enfants.

Il a beaucoup voyagé  pour étudier l’art : Jérusalem, Paris, New York. A 30 ans (en 1923), il immigre en Palestine.

Le style de Reuven Rubin

Il est l’un des fondateurs du style Eretz-Israël (moderne et naïf). Il peint les paysages bibliques, le folklore et les gens (Yéménites, Juifs hassidiques et Arabes), et des paysages de la Palestine historique et surtout ceux de Jérusalem et de la Galilée.

Il avait l'habitude de signer ses peintures ‘Reuven’ ou son prénom en hébreu et son nom en lettres latines

Le tableau

Dans ce portrait de groupe, Reuven Rubin peint sa famille comme s’ils posaient pour un photograhe de famille avec une séance de photos mise en scène. Mais pas dans un studio de photos, en plein air. La mère est assise au milieu du tableau, entourée de ses enfants Reuven, Yitzhak, et Chana, qui étaient tous réunis après leur immigration vers la terre d’Israël (après la mort de leur père en Roumanie). Rubin a choisi de peindre sa famille dans un paysage d’oliviers avec un feuillage argenté – un cadre qui fait clairement partie de son nouveau pays.

Rubin a fait attention de distinguer sa position de celle de sa famille en ce qui concerne sa pose et son apparence : le pinceau et la palette dans ses mains sont les attributs de sa profession. Il porte des pantoufles rouges et une chemise souple comme celle portée par les pionniers juifs, et est assis sur un tabouret de paille en accord avec le costume local; son apparence prouve son assimilation dan le pays, et se distingue du reste des membres de la famille, dont l’apparence boutonnée fait allusion à leur récente arrivée.

Ce portrait de groupe représente exactement la nouveau style de peinture naïf que Rubin a développé dès son arrivée dans le pays, et qui est inspiré du peintre Henri Rousseau. Rubin a examiné son nouvel environnement comme un enfant découvrant lemonde, en faisant attention à chaque détail (comme, par exemple, les fleurs sauvages dans la main de sa sœur). Il représente l’environnement local dans une lumière optimiste,et en contraste avec ses peintures de la Roumanie, comme « Tentation dans le Désert », cette peinture semble témoigner l’idée que l’artiste a trouvé sa place.

Marc Chagall au Musée d’Art de Tel-Aviv

La vie de Marc Chagall

  • Marc Chagall 7/07/1887, Russia - 28/03/1985, France
  • Il est l’aîné d’une famille hassidique de 9 enfants.
  • Sa famille était très pauvre et ils ne mangeaient du poulet que 2 fois par an.
  • Il se marie avec son premier amour, Bella Meyer. Ils ont une fille, Ida.

Le style de Marc Chagall

  • Il a inventé son style s’inspirant du Cubisme, Fauvisme, Surréalisme et Expressionisme + images du folklore et légendes juives.
  • Dans la plupart de ses œuvres Chagall combine des éléments d’un monde imaginaire avec des éléments locaux et autobiographiques. Ses compositions peuvent en même temps contenir des allusions à la Bible et à l’histoire juive, et des références à la réalité contemporaine.

Le tableau "Solitude"

  • Solitude (1933) est une des œuvres de Chagall dont l’imaginaire est symbolique; elle fait allusion à des événements variés de la destruction et du sacrifice dans l’histoire juive. Le Juif solitaire assis par terre tenant les rouleaux de la Torah devant un décor de bâtiments en fumée pourrait être le Prophète Jérémie pleurant la destruction de Jérusalem, ou un Juif se lamentant sur la persécution de son peuple en Russie ou ailleurs.
  • La création de Solitude coïncide avec la montée au pouvoir des Nazis en Allemagne et est vue comme annonçant les horreurs de la Shoah. Le thème du sacrifice est représenté ici par la génisse blanche, dont les cornes radieuses/rayonnantes évoquent les flammes; le violon est un des emblèmes de la ville juive de l’Europe de l’Est, alors que l’ange volant représente l’espoir éternel.

 

Vincent Van Gogh au Musée d’Art de Tel-Aviv

La vie de Vincent Van Gogh

Il est né en 1853 dans le sud des Pays-Bas et est l’aîné d’une famille de 6 enfants.

Vincent Van Gogh n'a pas eu une vie heureuse. Sa peinture n'a pas été appréciée par le public de son vivant (un seul de ses tableaux fut vendu : La Vigne rouge), et il a souvent été seul et rejeté de tous, sauf par son frère Théo qui l'a beaucoup aidé (ils se sont beaucoup écrit : 600 lettres ont été publiées).

Il avait aussi une mauvaise santé et des problèmes mentaux. C'est au cours d'une crise de délire faisant suite à une dispute avec Paul Gauguin qu'il s'est tranché l'oreille, d'où son Autoportrait à l’oreille coupée.

Il s'est finalement suicidé à l’âge de 37 ans..

Le style de Vincent Van Gogh

Son style, l’impressionnisme (sujet, couleur, lumière, touches de pinceau) et le post-impressionnisme (sentiments), a une influence importante sur l'art du 20e siècle.

Ses peintures témoignent de son expérience de la vie quotidienne et ses tableaux portent la marque de sa personnalité tourmentée et instable.

Le tableau

Lau, les jau Bergère (1889) est l’une des 20 peintures que Van Gogh a fait pendant son hospitalisation volontaire à l’asile Saint-Paul à Saint-Rémy. Là-bas son choix de sujets de peinture était limité.

Il trouva l’inspiration dans la petite collection d’imprimés qu’il avait, représentant la vie au village. C’était le point de départ. La signature personnelle de Van Gogh est présente en terme de forme et de couleur: le pinceau, la ligne fragmentée et sinueuse, et la façon dont le blenes et autres tons sont juxtaposés — le tout crée un mouvement et une tension, rompant la stabilité et le calme atteint par la simplicité des formes dans l’imprimé original.

La jeune, modeste et timide bergère de l’original devient dans la peinture de Van Gogh un personnage plus vieux avec des caractéristiques faciales distinctes et une présence monumentale

Vous avez bien écouté l'histoire sur le tableau ? Alors répondez maintenant aux questions suivantes

Question n° 1

Quelle partie du corps Vincent Van Gogh s’est-il mutilé ?
Choisissez parmi les 2 propositions suivantes:
•L’oreille gauche
•L’oreille droite
 

Question n° 2

Quel est le principal style de peinture de Picasso?
Choisissez parmi les trois propositions suivantes:
  • Réalisme
  • Impressionnisme
  • Expressionnisme
  • Cubisme

Pablo Picasso au Musée d’Art de Tel-Aviv

Le tableau à voir

En 1953, Françoise Gilot ― qui est la compagne de Picasso depuis 7 ans ― décide finallement de le quitter, et de retourner à Paris avec leurs 2 enfants. Plusieurs semaines avec son départ, entre le 7 juin et le 17 juillet, Picasso apeint 8 portraits de Françoise, le dernier étant Buste de femme.

Cette peinture est représentative des compositions que Picasso a fait depuis la fin des années 1930. Il utilise une de ses stratégies cubistes basiques, peignant en même temps le visage de face et de profile.

Dans son livre Vie avec Picasso, Françoise Gilot raconte que quand il peignait des portraits d’elle, Picasso aurait passé beaucoup de temps à peindre la forme de sa tête, qu’il faisait et effaçait plusieurs fois. Preuve de ses changements peut être vue ici à la droite de la tête, dans les traces d’un triangle apparaissant sous la couche de peinture.

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